Les coups de cœur #377

21 février 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les coups de cœur #377

Nos coups de cœur #377, Ksenia Inverse et Kinga Katanics ont toutes les deux poursuivi des voies différentes, avant de se tourner vers la photographie. L’une développe aujourd’hui une pratique documentaire, et l’autre donne à voir la magie du monde grâce à l’argentique.

Ksenia Inverse

C’est après avoir étudié l’ethnologie que Ksenia Inverse s’est tournée vers le milieu artistique. Son master en art cinématographique en poche, elle s’intéresse à la photographie documentaire contemporaine, et s’inspire de son parcours universitaire pour développer des sujets au long cours, inspiré par différentes problématiques sociales. Dans Behind the bookshelves, l’autrice est partie à la découverte de bibliothèques de villages. Des établissements atemporels, au design singulier, servant non seulement de temple littéraire, mais aussi d’espace culturel, éducatif, ou même festif. « Ces bibliothèques survivent avec très peu de budgets. Le smartphone et les données numériques ont conduit le public à se diriger vers des ressources digitales, auxquelles elles n’ont pas accès. Les libraires compensent de déclin d’intérêt par l’organisation de nombreux événements : célébrations de poètes et écrivains, conférences sur l’histoire locale, rencontres pour enfants comme pour adultes, workshops, jeux… Mais d’ici cinq ans, presque toutes seront sans doute fermées. Celles qui subsisteront seront complètement refaites à neuf, pour rentrer dans un moule plus moderne… Et perdront tous leurs charmes », raconte-t-elle. Fascinée par ces espaces d’un autre temps, Ksenia Inverse leur redonne une place de choix.

© Ksenia Inverse© Ksenia Inverse
© Ksenia Inverse© Ksenia Inverse

© Ksenia Inverse

© Ksenia Inverse

Kinga Katanics

« Ancrée dans les souvenirs d’enfance, ma pratique entend rappeler l’importance des détails du quotidien, empreints de poésie. À travers mon art, j’invite à un voyage à travers la mémoire et les sentiments »,

confie Kinga Katanics. Née en Hongrie en 1989, l’artiste vit aujourd’hui à Paris, où elle développe une œuvre colorée, inspirée par l’intime et le voyage. C’est en autodidacte, à l’argentique, qu’elle se lance dans la photographie « grâce à l’ancien boîtier de mes parents, qui date de l’URSS », s’amuse-t-elle. Une habitude qui lui permet « d’activer [s]on œil d’enfant » et de faire fusionner le réel et l’imaginaire. Galvanisée par le confinement – une période singulière qui lui permet de se consacrer pleinement à sa créativité – l’artiste peint sur le monde des voiles bariolés. Créant des images aux tons chauds, elle s’attache particulièrement à l’instant présent. « J’aime les jeux de lumière et d’ombre, les couleurs, la lumière de la région méditerranéenne, la beauté de la nature… Je pointe en permanence des détails, des nuances, des ambiances qui rendent le présent un peu plus magique et qui rappellent certaines sensations », explique-t-elle. Une collection d’images sereines, évoquant la volupté d’une errance estivale dans le sud de l’Europe.

© Kinga Katanics© Kinga Katanics

© Kinga Katanics

© Kinga Katanics© Kinga Katanics

© Kinga Katanics

© Kinga Katanics

Image d’ouverture : © Ksenia Inverse

Explorez
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Milena III
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
À la Bourse de commerce, Deana Lawson suscite la réflexion
Bendy, 2019. Pinault Collection. © Deana Lawson / courtesy de l’artiste et de David Kordansky Gallery
À la Bourse de commerce, Deana Lawson suscite la réflexion
Jusqu’au 25 août 2025, la Bourse de commerce, à Paris, accueille la première exposition monographique de Deana Lawson en France. Sur les...
06 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
© Claudia Andujar & A Luta Yanomami
Bienal’25 Fotografia do Porto : bâtir dès maintenant le monde de demain
La Bienal’25 Fotografia do Porto se tiendra du 15 mai au 29 juillet prochain. Cette année, la thématique « Tomorrow Today » traverse les...
01 mai 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Marion Gronier, la folie et le regard
© Marion Gronier, Quelque chose comme une araignée / Courtesy of the artist and Prix Caritas Photo Sociale
Marion Gronier, la folie et le regard
Pendant deux ans, Marion Gronier a arpenté des institutions psychiatriques en France et au Sénégal. Sans jamais montrer de visages, elle...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Milena III
Anouk Durocher : portrait d'une révolution intime
© Anouk Durocher
Anouk Durocher : portrait d’une révolution intime
Nous avons posé quelques questions à Anouk Durocher, artiste exposée à Circulation(s) 2025. Dans son travail, elle explore l'approche...
08 mai 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Daniel Obasi : l'étoffe de la révolte
Beautiful Resistance © Daniel Obasi
Daniel Obasi : l’étoffe de la révolte
À Lagos, Daniel Obasi, 30 ans, met en lumière les communautés marginalisées du Niger à travers une mode émancipatrice et...
08 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
© No Sovereign Author
Santé mentale et photographie : 22 séries qui expriment les maux
La santé mentale est la grande cause de l’année 2025 en France. Pour cette occasion, la rédaction de Fisheye vous invite à (re)découvrir...
07 mai 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine