Les coups de cœur #422

02 janvier 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Les coups de cœur #422

Laura Fernández et Mina Rodriguez, nos coups de cœur #422, prônent une photographie intuitive. Pour l’une, l’image est un moyen de se rattacher au monde des souvenirs. Pour l’autre, une façon de figer des instants en suspens.

Laura Fernández

C’est après plusieurs années de stylisme que Laura Fernández s’est éprise de la photographie. « Je me souviens du jour où j’ai eu une illumination. Alors que le confinement m’avait enfermée dans des habitudes contraignantes, j’ai soudain su que je devais photographier pour m’évader. C’est devenu essentiel. C’est un élan qui me pousse à la création, et à relever de nouveaux défis », confie-t-elle. Originaire de Barcelone, la photographe de 28 ans a baigné dans l’art depuis sa tendre enfance. Cherchant à renouer avec ses racines par le médium, elle part puiser ses inspirations auprès de son cercle familial. « Jour après jour, je me rends compte de l’importance de mon héritage, et surtout de sa pureté. J’apprécie et j’admire davantage mes origines, l’humilité, ma famille, le travail, la nature. Je veux continuer dans la simplicité et la chaleur, car ce sont des choses vers lesquelles on revient toujours. » Dans sa série Campesina, Laura Fernández s’attache à recréer l’atmosphère si singulière de la campagne où vivent ses grands-parents. « Je rends hommage aux jours qui ne reviendront pas, à la terre, aux animaux, aux odeurs… », ajoute-t-elle. Tendre ode à ses aïeux·lles, ce projet revisite des souvenirs qui lui ont filé entre les doigts ou qui ne lui ont pas appartenu, mais qui, l’espace d’une prise de vue, réinvestissent sa réalité.

© Laura Fernández© Laura Fernández
© Laura Fernández© Laura Fernández
© Laura Fernández© Laura Fernández

© Laura Fernández

Mina Rodriguez 

« J’ai toujours aimé observer les gens et les gestes qui leur échappent, essayer de comprendre ce qui les rend uniques et fait leur essence »

, déclare Mina Rodriguez. Après des études d’histoire de l’art, et quelques années en tant qu’assistante pour une agence de photographie d’objets d’art, elle décide de retourner se former à l’École de Condé. Là-bas, elle développe une nouvelle approche et fait entrer l’humain dans son œuvre. Le portrait se place alors au cœur de son travail et lui permet d’en apprendre davantage sur elle-même et son intériorité. « Le portrait, est un véritable échange entre le photographe et le photographié, il faut être prêt à donner quelque chose de soi à son modèle pour qu’il puisse donner en retour. » Influencée par l’empathie de Rineke Djikstra ou par le pittoresque des clichés de Martin Parr, Mina Rodriguez désire entretenir un lien impérissable avec ses sujets. Plus loin encore, elle souhaite que l’autre se lise par sa simple présence, et qu’en un coup d’œil, un éclat de couleur, on devine l’envers du décor. « Dans mes images, j’aime montrer ce qu’habituellement on ne montre pas : des instants de flottement, semi-hypnotiques, où le modèle est complètement à l’aise avec lui-même et mon objectif », conclut-elle

© Mina Rodriguez © Mina Rodriguez 
© Mina Rodriguez © Mina Rodriguez 
© Mina Rodriguez © Mina Rodriguez 

© Mina Rodriguez

Image d’ouverture © Mina Rodriguez

Explorez
Loose Fist : une cartographie de la masculinité par Arhant Shrestha
Adarsh © Arhant Shrestha
Loose Fist : une cartographie de la masculinité par Arhant Shrestha
À la librairie 7L, le photographe népalais Arhant Shrestha présente Loose Fist, livre et exposition issus d’un long travail de...
18 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
5 coups de cœur qui sondent la mémoire
© Madalena Georgatou
5 coups de cœur qui sondent la mémoire
Tous les lundis, nous partageons les projets de deux photographes qui ont retenu notre attention dans nos coups de cœur. Cette semaine...
17 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #532 : dans les méandres de la mémoire
© celluloidjournal / Instagram
La sélection Instagram #532 : dans les méandres de la mémoire
Les artistes de notre sélection Instagram de la semaine sondent les mystères de la mémoire. Ils et elles exhument les souvenirs qui...
11 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les coups de cœur #565 : Jeanne Narquin et Émilie Brécard
© Jeanne Narquin
Les coups de cœur #565 : Jeanne Narquin et Émilie Brécard
Jeanne Narquin et Émilie Brécard, nos coups de cœur de la semaine, s’intéressent toutes les deux à la féminité. La première photographie...
10 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
5 événements photo à découvrir ce week-end
© Sandra Eleta
5 événements photo à découvrir ce week-end
Ça y est, le week-end est là. Si vous prévoyez une sortie culturelle, mais ne savez pas encore où aller, voici cinq événements...
22 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La Galerie Carole Lambert réenchante l'œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Petit cheval de Quito © Archivo Manuel Álvarez Bravo
La Galerie Carole Lambert réenchante l’œuvre de Manuel Álvarez Bravo
Jusqu'au 18 décembre 2025, la Galerie Carole Lambert devient l’écueil des 40 tirages d’exception du photographe mexicain Manuel Álvarez...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
I saw a tree bearing stones in place of apples and pears © Emilia Martin
Les secrets des météorites dévoilés par Emilia Martin
Dans son livre I Saw a Tree Bearing Stones in the Place of Apples and Pears, publié chez Yogurt Editions, Emilia Martin s’intéresse au...
21 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Jonathan Bertin : l'impressionnisme au-delà des frontières
Silhouette urbaine, Séoul Impressionism © Jonathan Bertin
Jonathan Bertin : l’impressionnisme au-delà des frontières
Jusqu’au 20 décembre 2025, Jonathan Bertin présente, à la Galerie Porte B, un dialogue délicat entre sa Normandie natale et Séoul, ville...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger