Les coups de cœur #425

23 janvier 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Les coups de cœur #425

D’inspiration divergente, Hugo Lebrun et Filip Machac, nos coups de cœur #425, injectent tous deux une dose d’imaginaire dans l’image. L’un révèle la poésie cachée d’instants humains. L’autre sublime la part d’irrationnel dans notre ordinaire.

Hugo Lebrun

« Ce qui me plaît au travers d’une image, c’est de suggérer des sensations, tenter de raconter ce qu’on ne voit pas en s’appuyant sur le réel. La poésie d’une écriture qui chuchote fait appel à des souvenirs enfouis au fond d’une expérience sensible »

, confie le photographe Hugo Lebrun. Membre du Studio Hans Lucas, l’artiste partage son travail entre reportage, portrait et documentaire. D’abord journaliste pour la presse écrite, il a finalement choisi de consacrer son quotidien au 8e art, une discipline de cœur transmise par son père. Grâce à lui, il y découvre « le langage de la lumière, de la rythmique des lignes, de la poésie des détails et de la force des souvenirs qu’on peut fabriquer », des aspects symboliques qu’il continue de célébrer au travers de son œuvre. Que ce soit dans le calme d’une après-midi pluvieuse au bord d’un lac, dans l’aube orangée d’une croisière en mer ou à travers la vue panoramique d’horizons verdoyants, les clichés d’Hugo Lebrun subliment l’attente d’un moment d’émerveillement. Une vague d’empathie nous emporte alors et l’histoire racontée devient celle que l’on vit par procuration. « Ce qui me plaît, c’est la possibilité que l’on a de faire agir son imagination sur l’image que l’on va construire, souvent en captant les petits instants d’abandon, où le sujet lâche prise sur sa posture, au travers d’un relâchement ou d’un instant de rêverie. Les portraits qui me touchent le plus sont souvent ceux qui nous échappent et laissent fuiter un petit secret », conclut-il.

© Hugo Lebrun© Hugo Lebrun
© Hugo Lebrun© Hugo Lebrun
© Hugo Lebrun© Hugo Lebrun

© Hugo Lebrun

 Filip Machac

Né dans une petite ville de République tchèque, Filip Machac s’est pris d’amour pour la photographie après des études de philosophie. Aujourd’hui installé à Berlin, ville dans laquelle il a appris à maîtriser le médium à travers la street photography, l’artiste construit un univers autonome où la nature et les figures humaines s’illuminent sous des flashs étincelants. « Je ne me sens pas comme un photographe de rue qui est toujours à la recherche d’une image ou d’un moment décisif. J’ai plutôt l’impression que ce sont les photos elles-mêmes qui me chassent. Je crois qu’au bout du compte, on peut faire un bon cliché de tout. Cela dépend juste de la perspective, de la façon dont vous regardez les choses. C’est une sorte d’alchimie pour moi. » Inspiré par des réalisateurs surréalistes du 7e art, comme Louis Buñuel, Alejandro Jodorowsky ou Fernando Arrabal, le photographe porte une attention particulière à l’instant où l’irrationnel s’empare du présent. Un croissant de lune embrassant le crépuscule, les océans qu’on traverse à pied ou les champs de coquelicots en bord de route… C’est précisément par-delà le réel que les paysages de l’artiste entendent s’aventurer. Car pour Filip Machac, « la photographie ou l’art, brise [l]es schémas et [offrent] un nouvel accès aux choses ».  

© Filip Machac© Filip Machac
© Filip Machac© Filip Machac
© Filip Machac© Filip Machac

 © Filip Machac

Image d’ouverture © Filip Machac

Explorez
La sélection Instagram #504 : à l'ouvrage
© mr.lyrics989 / Instagram
La sélection Instagram #504 : à l’ouvrage
Jeudi, c’est la fête des travailleur·ses. Nous leur accordons un hommage tout en image dans notre sélection Instagram de la semaine....
29 avril 2025   •  
Émeline Amétis : la possibilité d’un geste
© Émeline Amétis, Oh murmure, ta traversée est le mât de notre vaisseau
Émeline Amétis : la possibilité d’un geste
Circulation(s) – le festival du collectif Fetart à la direction artistique entièrement féminine – fête ses quinze ans cette année...
26 avril 2025   •  
Écrit par Milena III
Kyotographie : cap sur Kyoto, où l’image devient territoire
© Mao Ishikawa
Kyotographie : cap sur Kyoto, où l’image devient territoire
Direction le Japon, plus précisément Kyoto, où le festival Kyotographie, fondé en 2013 par Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, explore...
25 avril 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
Fotografia Europea : l'âge des possibles, entre rêves et révoltes
© Vinca Petersen
Fotografia Europea : l’âge des possibles, entre rêves et révoltes
Jusqu'au 8 juin 2025, la ville de Reggio Emilia accueille la 20e édition de Fotografia Europea, un festival qui, cette année, se penche...
24 avril 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay
05:16
Focus #77 : La dysmorphophobie vue par Flore Prébay
Après une pause bien méritée, Focus revient, ce mois-ci, avec un épisode dédié à Flore Prébay et sa série Illusion. Un travail pictural à...
Il y a 7 heures   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Pôle Nord, corgis et plongeuses japonaises : nos coups de cœur photo d’avril 2025
Images issues de Midnight Sun (Collapse Books, 2025) © Aliocha Boi
Pôle Nord, corgis et plongeuses japonaises : nos coups de cœur photo d’avril 2025
Expositions, immersion dans une série, anecdotes, vidéos… Chaque mois, la rédaction de Fisheye revient sur les actualités photo qui l’ont...
30 avril 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Issei Suda, chroniqueur d’un Japon entre deux mondes
© Issei Suda
Issei Suda, chroniqueur d’un Japon entre deux mondes
Le Centre de la photographie de Mougins présente, jusqu'au 8 juin 2025, une exposition sur le photographe japonais iconique Issei Suda.
29 avril 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
La sélection Instagram #504 : à l'ouvrage
© mr.lyrics989 / Instagram
La sélection Instagram #504 : à l’ouvrage
Jeudi, c’est la fête des travailleur·ses. Nous leur accordons un hommage tout en image dans notre sélection Instagram de la semaine....
29 avril 2025   •