Les coups de cœur #441

15 mai 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Les coups de cœur #441

Toutes deux inspirées par l’imagerie cinématographique, Anne-Charlotte Henry et Bonnie Perret, nos deux coups de cœur #441, font des instants capturés autant d’histoires à raconter. Pour l’une, c’est dans l’authenticité d’une photographie argentique que tout s’éclaire, quand pour l’autre, c’est dans le voyage.

Anne-Charlotte Henry 

« J’ai une passion viscérale pour le cadre et la photographie. Je trouve que le cadre allié à la photographie à un pouvoir immense pour partager une émotion, pour s’identifier à des inconnu·es et pour trouver de la beauté partout », avoue Anne-Charlotte Henry. Photographe et directrice de la photographie dans le cinéma, l’artiste s’est initiée au médium très tôt, en utilisant, pour s’amuser, le caméscope familial. Très vite, elle réalise tout l’intérêt du 8e art, et perçoit la lumière d’une tout autre manière. Fascinée par le tirage manuel des images, l’artiste privilégie une pratique à l’argentique en noir et blanc et utilise parfois le polaroid pour jouer avec les couleurs. « Je n’ai jamais eu de réponse fixe à la question « pourquoi la photographie ? » : pour beaucoup de raisons. Mais il y en a une qui revient plus souvent que les autres : je photographie pour ne jamais oublier et pour toujours revivre. Les émotions que me procure la photographie sont les mêmes que celles de la vraie vie, mais je peux les revivre à chaque fois que je regarde une image. » À l’instar de son envie de rester proche du vécu mais aussi de l’imaginaire, des choses sensibles et émotionnelles, Anne-Charlotte Henry fige des moments encadrés dans une atmosphère rassurante, pris entre le champ du présent et des possibles.

© Anne-Charlotte Henry© Anne-Charlotte Henry
© Anne-Charlotte Henry© Anne-Charlotte Henry
© Anne-Charlotte Henry© Anne-Charlotte Henry

 © Anne-Charlotte Henry

Bonnie Perret

Parisienne expatriée à Strasbourg, Bonnie Perret s’est passionnée pour l’image durant ses années au collège. D’abord avec un petit appareil compact, puis vers la fin de son adolescence avec un boîtier plus professionnalisant. À cette époque, photographier relève du passe-temps lui permettant d’immortaliser des instants simplement heureux entre ami·es. Une activité qui se concrétise un peu plus tard, alors qu’elle se réoriente pour intégrer une école spécialisée. Influencée par la tendresse humoristique de Martin Parr ainsi que par les mises en scène cinématographiques de Gregory Crewdson, la photographe cherche avant tout à capturer les atmosphères aux palettes de couleurs foisonnantes des lieux qu’elle visite. « Le voyage est pour moi une source d’apprentissage et d’émerveillement permanent. Voyager, c’est savoir s’adapter, accepter parfois d’être dérouté. C’est surtout lorsque je sors de mon quotidien, de ma zone de confort, que je suis pleinement inspirée. Je pense que chaque voyage a laissé une trace dans mon rapport à l’image », confie-t-elle. C’est au cœur du paysage, vers les bords de mer crépusculaire ou dans les quartiers illuminés par les néons la nuit, que Bonnie Perret s’élance pour en encapsuler l’essence.

© Bonnie Perret

© Bonnie Perret© Bonnie Perret
© Bonnie Perret© Bonnie Perret

© Bonnie Perret

© Bonnie Perret

Image d’ouverture : © Bonnie Perret

Explorez
Jonathan Bertin : l'impressionnisme au-delà des frontières
Silhouette urbaine, Séoul Impressionism © Jonathan Bertin
Jonathan Bertin : l’impressionnisme au-delà des frontières
Jusqu’au 20 décembre 2025, Jonathan Bertin présente, à la Galerie Porte B, un dialogue délicat entre sa Normandie natale et Séoul, ville...
20 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
16 expositions photographiques à découvrir en novembre 2025
Topside III, de la série L’île naufragée, 2022 © Richard Pak
16 expositions photographiques à découvrir en novembre 2025
Pour occuper les journées d'automne, la rédaction de Fisheye a sélectionné une série d'événements photographiques à découvrir à Paris et...
17 novembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Paris Photo 2025 : atteindre sa montagne intérieure avec Suwon Lee
© Suwon Lee, Pico Bolívar I, 2025 / Courtesy of Sorondo Projects
Paris Photo 2025 : atteindre sa montagne intérieure avec Suwon Lee
Présentée cette année par Sorondo Projects (Barcelone) à Paris Photo, la série The Sacred Mountain de Suwon Lee raconte une quête...
14 novembre 2025   •  
Écrit par Milena III
Les images de la semaine du 20 octobre 2025 : famille, cultures alternatives et lumière
© Sara Silks
Les images de la semaine du 20 octobre 2025 : famille, cultures alternatives et lumière
C’est l’heure du récap ! Dans les pages de Fisheye cette semaine, les photographes nous font voyager, aussi bien dans des lieux...
26 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le 7 à 9 de Chanel : Viviane Sassen, l’ombre comme seconde peau
© Viviane Sassen
Le 7 à 9 de Chanel : Viviane Sassen, l’ombre comme seconde peau
Nouvelle invitée du 7 à 9 de Chanel au Jeu de Paume, Viviane Sassen a déroulé le fil intime et créatif de son œuvre au cours d’une...
25 novembre 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
La sélection Instagram #534 : film noir
© Lux Corvo / Instagram
La sélection Instagram #534 : film noir
Alors que les jours s’assombrissent et que la nuit domine, les artistes de notre sélection Instagram de la semaine nous plongent dans les...
25 novembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
© Naïma Lecomte / Planches Contact Festival
Dans l’œil de Naïma Lecomte : rendez-vous au bord de l’eau après les cours
Cette semaine, nous vous plongeons dans l’œil de Naïma Lecomte. Jusqu’au 4 janvier 2026, l’artiste présente Ce qui borde à Planches...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
© Lalitâ-Kamalâ Valenta
Les coups de cœur #566 : Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan
Lalitâ-Kamalâ Valenta et Kordélia Phan, nos coups de cœur de la semaine, documentent des univers spécifiques. La première s’intéresse à...
24 novembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet