Toutes deux inspirées par l’imagerie cinématographique, Anne-Charlotte Henry et Bonnie Perret, nos deux coups de cœur #441, font des instants capturés autant d’histoires à raconter. Pour l’une, c’est dans l’authenticité d’une photographie argentique que tout s’éclaire, quand pour l’autre, c’est dans le voyage.
Anne-Charlotte Henry
« J’ai une passion viscérale pour le cadre et la photographie. Je trouve que le cadre allié à la photographie à un pouvoir immense pour partager une émotion, pour s’identifier à des inconnu·es et pour trouver de la beauté partout », avoue Anne-Charlotte Henry. Photographe et directrice de la photographie dans le cinéma, l’artiste s’est initiée au médium très tôt, en utilisant, pour s’amuser, le caméscope familial. Très vite, elle réalise tout l’intérêt du 8e art, et perçoit la lumière d’une tout autre manière. Fascinée par le tirage manuel des images, l’artiste privilégie une pratique à l’argentique en noir et blanc et utilise parfois le polaroid pour jouer avec les couleurs. « Je n’ai jamais eu de réponse fixe à la question « pourquoi la photographie ? » : pour beaucoup de raisons. Mais il y en a une qui revient plus souvent que les autres : je photographie pour ne jamais oublier et pour toujours revivre. Les émotions que me procure la photographie sont les mêmes que celles de la vraie vie, mais je peux les revivre à chaque fois que je regarde une image. » À l’instar de son envie de rester proche du vécu mais aussi de l’imaginaire, des choses sensibles et émotionnelles, Anne-Charlotte Henry fige des moments encadrés dans une atmosphère rassurante, pris entre le champ du présent et des possibles.
© Anne-Charlotte Henry
Bonnie Perret
Parisienne expatriée à Strasbourg, Bonnie Perret s’est passionnée pour l’image durant ses années au collège. D’abord avec un petit appareil compact, puis vers la fin de son adolescence avec un boîtier plus professionnalisant. À cette époque, photographier relève du passe-temps lui permettant d’immortaliser des instants simplement heureux entre ami·es. Une activité qui se concrétise un peu plus tard, alors qu’elle se réoriente pour intégrer une école spécialisée. Influencée par la tendresse humoristique de Martin Parr ainsi que par les mises en scène cinématographiques de Gregory Crewdson, la photographe cherche avant tout à capturer les atmosphères aux palettes de couleurs foisonnantes des lieux qu’elle visite. « Le voyage est pour moi une source d’apprentissage et d’émerveillement permanent. Voyager, c’est savoir s’adapter, accepter parfois d’être dérouté. C’est surtout lorsque je sors de mon quotidien, de ma zone de confort, que je suis pleinement inspirée. Je pense que chaque voyage a laissé une trace dans mon rapport à l’image », confie-t-elle. C’est au cœur du paysage, vers les bords de mer crépusculaire ou dans les quartiers illuminés par les néons la nuit, que Bonnie Perret s’élance pour en encapsuler l’essence.
© Bonnie Perret
Image d’ouverture : © Bonnie Perret