Nos coups de cœur de la semaine, Louise Faure et Lyra Morvant, explorent toutes deux une poésie du mouvement de la nature. Si la première investit le charme magnétique du monochrome, la seconde laisse opérer le pouvoir du hasard propre au processus de la photographie argentique.
Louise Faure
« Je regarde le monde éclairé par le spectre des soleils apocalyptiques et déréglés de notre époque », déclare Louise Faure. Étudiante aux Beaux-Arts de Paris, cette jeune photographe capture ses proches dans une esthétique envoûtante en noir et blanc, qui garde les traces d’une fascination enfantine pour le fantastique et le monstrueux. Une manière de dévoiler, de manière figurée, les contours de l’existence contemporaine. Celle qui a toujours capturé les instants fragiles, à l’aide du 8e art, de la poésie et de la vidéo puise dans un véritable kaléidoscope mental, « un immense musée imaginaire », confie-t-elle. « Je puise à tout moment dans cette ruche fluide et vivante dans laquelle les choses, les œuvres et les esprits circulent », poursuit-elle. Au crépuscule de notre monde – entraîné par les humains dans une trajectoire infernale – les photographies de Louise Faure restituent une aura d’apocalypse, qui sublime la noirceur de la disparition.
Lyra Morvant
« Je suis une passionnée des lueurs et des ondes que reflètent l’eau, et des lignes des belles voitures de collection. Celles-ci m’inspirent les courbes qui me permettent de construire, avec un doux sourire, mon propre monde », raconte Lyra Morvant avec sensibilité. Conserant en mémoire des choses aussi éparses que l’allure des carrosseries et les reflets de la mer, cette étudiante en design artistique fait de son appareil argentique son allié dans l’existence, capable de retranscrire ses impressions et de l’aider à poser son œil doux sur les choses. « Je me rate souvent, c’est parfois même très approximatif, je fais beaucoup d’images floues, mais finalement, c’est cela qui me plaît », assume-t-elle. De plus en plus tournée vers les genres du portrait et de la photographie de danse, « afin de capter de nouvelles émotions », Lyra Morvant continue de s’exprimer dans son propre langage, empreint de lyrisme et de lumières ardentes.