Les images oniriques de Dolorès Marat à la Fondation Sozzani

02 octobre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Les images oniriques de Dolorès Marat à la Fondation Sozzani
© Dolorès Marat
© Dolorès Marat
© Dolorès Marat

Du 31 octobre au 24 novembre la Fondazione Sozzani à Paris met en lumière le travail de Dolorès Marat. Dans ses photos, des paysages sombres viennent ébranler notre inconscient. Lauréate du Prix du Livre Robert Delpire 2023, elle fait l’objet d’un livre monographique chez delpire&co.

Photographe de la nuit, du rêve et de l’évanescent, Dolorès Marat explore la photographie comme un outil plastique et esthétique. Autodidacte, elle débute comme apprentie chez un photographe de quartier, avant d’être engagée comme laborantine puis, comme photographe dans un magazine. Elle commence une œuvre personnelle à presque 40 ans et rapidement, elle trouve une écriture visuelle singulière, riche d’onirisme et émancipée des normes. En 2023, elle remporte le Prix du Livre Robert Delpire 2023. La Fondation Sozzani à Paris lui consacre une exposition organisée avec le Fonds de dotation Neuf Cinq – Robert Delpire & Sarah Moon en collaboration avec la Maison Européenne de la Photographie. Du 31 octobre au 24 novembre, les murs de la fondation s’habilleront donc de paysages nocturnes aux allures surréelles. Les lieux déserts, les objets abandonnés, les personnes aperçues dans des lieux de passage, les couloirs d’aéroport ou du métro deviennent les protagonistes d’un monde tiraillé entre un retour à la nature et les affres de l’urbanisation massive. Une sensation de malaise se dégage des images, comme dans les rêves étranges qui ne sont ni bons ni mauvais et laissent une légère inquiétude au réveil.

Donner vie au merveilleux

Travaillant entre Paris et la Provence, armée de son Leica, Dolorès Marat se laisse transporter au gré de ses rencontres, qui se révèlent être aussi puissantes que fortuites. Comme le souligne Magali Jauffret dans le texte qui accompagne le livre publié chez delpire&co : « Dolorès ne fait pas de mise en scène, elle ne triche pas avec ce qu’elle voit. Elle ne recadre pas, ne retouche pas, ne postproduit pas. Elle ne prend qu’une photo et ce sera la bonne. Elle fabrique de l’instantané. » Au sein d’atmosphères sombres, crépusculaires ou matinales, la photographe donne vie à un univers où l’étrange vient percuter notre inconscient. Avec son écriture vaporeuse, elle jette les bases pour donner vie au merveilleux. « J’aime cette profondeur des noirs, des couleurs qui se mélangent et qui vont assez bien à ma façon de faire les photos – pas toujours très nette, très définie, très précise » explique-t-elle. Cette monographie nous invite à parcourir l’œuvre « intangible et envoûtante » de la photographe, « à l’image des silhouettes fantomatiques qu’elle capture à travers de rares éclats de lumière. »

© Dolorès Marat
© Dolorès Marat
À lire aussi
Dolorès Marat est sacrée lauréate du Prix du Livre Robert Delpire 2023
Dolorès Marat, Le chameau heureux, Tunisie, 1997 / © Dolorès Marat, FONDS DE DOTATION NEUF CINQ Robert Delpire & Sarah Moon
Dolorès Marat est sacrée lauréate du Prix du Livre Robert Delpire 2023
Le 31 octobre dernier, le Prix du Livre Robert Delpire a révélé le nom de son premier lauréat ! Il s’agit de Dolorès Marat, photographe…
02 novembre 2023   •  
Écrit par Milena III
Les errances hypnotiques de Dolorès Marat
© Dolorès Marat
Les errances hypnotiques de Dolorès Marat
Dans les images de Dolorès Marat, les jours et les nuits s’étirent dans une quiétude absolue. Le silence règne, le réel se brouille…
21 juillet 2023   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Les paysages nocturnes de Juliette Agnel
Les paysages nocturnes de Juliette Agnel
Présentée dans le cadre du nouveau prix Découverte des Rencontres d’Arles, Juliette Agnel nous dévoile ses Nocturnes, une série d’images…
18 juillet 2017   •  
Écrit par Eric Karsenty

Explorez
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
29 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Katrin Koenning et le deuil partagé du vivant
© Katrin Koenning, between the skin and sea / Courtesy of the artist and Chose Commune
Katrin Koenning et le deuil partagé du vivant
Photographe établie en Australie, Katrin Koenning signe between the skin and sea, un livre bouleversant paru chez Chose Commune en 2024....
27 mai 2025   •  
Écrit par Milena III
La sélection Instagram #508 : jeux de mains
@ Zoé Schulthess / Instagram
La sélection Instagram #508 : jeux de mains
Lien entre soi et le monde, la main suscite un intérêt immuable dans le domaine des arts. Les photographes de notre sélection Instagram...
27 mai 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Êtes-vous triste ? : Sophie Calle au Mrac Occitanie
© Sophie Calle
Êtes-vous triste ? : Sophie Calle au Mrac Occitanie
Jusqu’au 21 septembre 2025, le Mrac Occitanie à Sérignan accueille l’exposition Êtes-vous triste ?, une exploration délicate de l’univers...
24 mai 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Le  7 à 9 de CHANEL, les visages pluriels d’Omar Victor Diop
© Omar Victor Diop
Le 7 à 9 de CHANEL, les visages pluriels d’Omar Victor Diop
Troisième invité du cycle "Le 7 à 9 de CHANEL", le photographe sénégalais Omar Victor Diop a offert au public du Jeu de Paume un moment...
30 mai 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Love, de la série Huá biàn © Agathe Veidt
Huá biàn : quand la musique se rebelle
Agathe Veidt saisit la fête et les chants de révolte au cœur d’une boîte de nuit de renom à Shenzhen. De retour en France, elle tricote...
29 mai 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Sidewalk Stills, les déchets des marchés de Charles Negre
Sidewalk Stills © Charles Negre
Sidewalk Stills, les déchets des marchés de Charles Negre
Dans Sidewalk Stills, le photographe français Charles Negre offre un regard sensible sur les déchets qui parsèment les sols des marchés...
29 mai 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Thomas Paquet : « imposer une économie de gestes »
© Thomas Paquet. Vignettage
Thomas Paquet : « imposer une économie de gestes »
À l’occasion du Paris Gallery Weekend, la Galerie Thierry Bigaignon présente, jusqu’au 31 mai 2025, une exposition personnelle de...
29 mai 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche