Les Photographiques : illustrer le mystère du vivant

26 février 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Les Photographiques : illustrer le mystère du vivant
© Edwige Lamy
© Marie Docher
© Isabeau Rouffignac
© Théo Rouby
À lire aussi
Béa Henri, voyage au cœur du vivant
© Béa Henri
Béa Henri, voyage au cœur du vivant
Les images de Béa Henri, au grain savoureux et au style accrocheur, racontent ce qui l’inspire, soit : « toutes ces histoires qui ne se…
29 décembre 2023   •  
Écrit par Milena III
Photo Saint Germain : sublimer le vivant à l’ère de l’anthropocène
© Marie Quéau
Photo Saint Germain : sublimer le vivant à l’ère de l’anthropocène
Photo Saint Germain présente, jusqu’au 25 novembre, l’exposition Lire les lignes du monde à la Galerie du Crous. Cinq artistes…
14 novembre 2023   •  
Écrit par Costanza Spina
Caroline Ruffault : métamorphoses et gémellité cosmique
© Caroline Ruffault
Caroline Ruffault : métamorphoses et gémellité cosmique
Dans Peau perméable, cœur poreux et gémellité cosmique, Caroline Ruffault explore une notion du philosophe Emanuele Coccia en…
29 janvier 2024   •  
Écrit par Costanza Spina

Comment capter le mystère au sein du vivant ? Comment retranscrire la mutabilité infinie de nos identités ? Cette année, du 16 mars au 14 avril, les Photographiques du Mans s’attachent à décrypter les mystères de la nature à travers des approches différentes, riches et ancrées dans le présent.

Après une édition 2023 consacrée au portrait, Les Photographiques du Mans annoncent leur édition 2024, qui aura lieu du 16 mars au 14 avril. Le festival de la photographique contemporaine s’intéresse aux thématiques qui inspirent les auteurices d’aujourd’hui : la crise climatique y occupe une grande place, explorant, de manière plus vaste, les enjeux liés à notre rapport à la nature. Ce fil rouge parcourt les séries d’Edwige Lamy, sur les fermes urbaines de Marseille, celle de Marie Docher, S’enforester, et de Théo Rouby, qui se concentre sur la pêche côtière dans les îles Tuvalu, dans le Pacifique, menacées par la montée des eaux. Les questions de genre et les luttes pour les droits des personnes minorisées sont également mises à la une, avec des séries bouleversantes comme Les Transbordeuses de Marjorie Gosset. Au centre de la programmation, les artistes se penchent sur le mystère du monde qui nous entoure, mais aussi sur celui qui enveloppe nos identités, toujours mutables. Ielss nous offrent ici un témoignage de ces phénomènes, de ces forces invisibles et pourtant omniprésentes, celles que les sciences étudient et que l’art photographique tente ici de retranscrire de façon aussi poétique qu’élégante.

© Théo Rouby

Des témoignages de nos combats avec le réel

L’édition 2024 des Photographiques nous confronte à un foisonnement d’esthétiques, de techniques et de propos. Autant de témoignages de nos combats avec le réel et des questionnements qui animent les artistes contemporain·es. Le rapport des humain·es avec la nature est au cœur de toutes les préoccupations, et s’exprime de différentes formes. Membre du studio Hans Lucas, Théo Rouby est parti dans les îles Tuvalu, dans le Pacifique, menacées par la montée des eaux. L’impact du changement climatique sur ce minuscule territoire est bien tangible en termes sociaux, économiques et sanitaires. Ici, le réchauffement planétaire mine toute perspective de développement.

Avec sa série S’enforester, Marie Docher nous embarque, quant à elle, dans un périple aux frontières du réel. Elle s’inspire de l’expression de Baptiste Morizot, qui estimait que « s’enforester » c’est « entrer dans un devenir forêt, laisser la forêt advenir en soi. » Ce faisant, « Marie Docher traverse les frontières bien établies et violentes qui ordonnent le monde, souvent pour mieux le détruire : la séparation de l’humain et de la nature, de l’animal du végétal, du vivant et du minéral, du corps et du décor » explique la réalisatrice Hélène Harder.

Avec Prendre acte, Edwige Lamy explore quant à elle les fermes urbaines de Marseille, une réalité concrète de lutte et de résistance agricole face à l’urbanisme conquérant. Dans la deuxième plus grande ville de France, des fermes maraîchères ont vu le jour. « Rien de révolutionnaire, raconte la photographe, dans les années 60 la plupart de ces espaces étaient déjà des fermes productives. Mais les projets immobiliers ont pris le dessus, les espaces verts ont laissé place au béton, aux projets autoroutiers… ». Mais aujourd’hui plus que jamais, cette forme d’organisation alternative fait sens. Les fermes sont devenues des espaces d’accueil, de convergence des luttes et de pensée collective. De quoi redonner de l’espoir, dans une actualité qui a banalisé l’écocide et la négation du vivant.

© Edwige Lamy
Explorez
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Pooya Abbasian remporte la 3e édition du prix Art & Environnement
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
08 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
La sélection Instagram #527 : l'être-nature
© Tetsuo Kashiwada / Instagram
La sélection Instagram #527 : l’être-nature
Trop souvent l’être humain s’est pensé extérieur au monde naturel. Capitalisme et mondialisation en sont en partie responsables. Si la...
07 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
The Wave, Jamaica, 2013 © Txema Yeste, courtesy of Galería Alta
InCadaqués 2025 : des images entre le vent et la mer
Du 9 au 26 octobre 2026, le village côtier de Cadaqués, en Catalogne, devient le théâtre du monde de l’image. Quarante photographes, en...
03 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
© Juliette-Andréa Élie / Fondation Avril
Photoclimat 2025 : la photographie au service de l’environnement
Jusqu’au 12 octobre 2025, la 3e édition de la biennale Photoclimat prend ses quartiers à Paris. De la place de la Concorde à celle de...
27 septembre 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
© Luc Delahaye
Jeu de Paume : Luc Delahaye, le monde en suspens
Luc Delahaye, ancien grand reporter devenu artiste, transforme le regard documentaire en une méditation silencieuse sur le monde. De ses...
Il y a 6 heures   •  
Écrit par Costanza Spina
Voyage au centre de la terre brésilienne
Périphérie de São Paulo, 2020 @Vincent Catala
Voyage au centre de la terre brésilienne
Comment représenter un pays de façon juste et nuancée, loin des clichés véhiculés autour de ce dernier ? L’impressionnant Île-Brésil de...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Inframundo, de la série Planeta, 2024 © Julien Lombardi
Prix Photographie & Sciences : Julien Lombardi et Richard Pak exposent à la Villa Pérochon
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026, la Villa Pérochon devient théâtre de sciences, présentant les travaux de Julien Lombardi, lauréat...
10 octobre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
15 séries qui célèbrent l'automne
15 séries qui célèbrent l’automne
Le soleil se fait de plus en plus discret, les feuilles commencent doucement à changer de couleur, quitter sa couette le matin se fait de...
09 octobre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine