Raconter, inspirer, révéler… La trilogie qui nous sert de boussole pour composer chaque numéro de Fisheye a été précieuse pour départager les quelque 1 300 dossiers reçus pour la première édition du Prix Fisheye de la création visuelle. Lumière aujourd’hui sur Juliette Alhmah, lauréate et photographe à l’origine de Toujours Diane.
« Toujours Diane, c’est l’invention d’un monde où le soleil ne se couche plus, où cette lumière qui baigne n’est ni chaude ni douce, mais parfois agressive et éblouissante », raconte Juliette Alhmah. Inspirée par le projet Znamia – un consortium russo-européen ayant développé dans les années 1990 une série d’expériences visant à réfléchir la lumière solaire avec des satellites pour éclairer des villes de l’Arctique russe –, la photographe franco-kabyle croise images d’archives et argentiques, monochrome et poésie, lumière aveuglante et envolées abstraites pour ériger un monde onirique où le soleil ne se couche plus. Baignés par les halos éternels, la faune, la flore et les êtres semblent brûler d’une douce langueur. Une narration aux confins du fantasme, tordant le réalisme insufflé par la science pour mieux nous attirer dans les toiles d’un rêve impérissable.