Maewenn Bourcelot : de miel et de violence

20 janvier 2023   •  
Écrit par Ana Corderot
Maewenn Bourcelot : de miel et de violence

« Ma fascination pour l’image et son impact social, mes études d’histoire de l’art et mon éducation dans une famille d’artiste m’ont naturellement poussée à découvrir les possibilités illimitées que ce médium pouvait m’offrir et ainsi satisfaire ma curiosité gargantuesque. Ce moyen d’expression créatif me permet de faire le pont entre mon univers intérieur et l’extérieur. Par la création, je verbalise ma perception du monde qui parfois tend vers un certain surréalisme ou une irréalité », affirme Maewenn Bourcelot. Pour la photographe et directrice artistique installée à Paris, la création s’opère sous divers pseudonymes : Maokono ou Maochen. « J’ai toujours aimé modifier mon nom depuis toute petite. J’ai trouvé amusant de défier le sérieux qu’on attribue de nos jours à l’identité avec ces contrôles de plus en plus étouffants et utiliser la flexibilité du monde numérique pour me décadenasser de ma représentation digitale et de fait créer une barrière entre mon moi et mon moi perçu », explique-t-elle. D’inspiration hétéroclite, elle garde néanmoins en elle la lumière et l’aspect scientifique d’Olafur Eliasson, l’humanisme de Diane Arbus et la maîtrise des couleurs d’Irving Penn. Entretenant un rapport au temps ambigu, Maewenn Bourcelot privilégie la lenteur d’une prise de vue afin de mieux appréhender son sujet et façonner une ambiance tendrement suspendue. « La nature est pour moi un monde d’exploration sans borne, j’éprouve un plaisir incommensurable à me perdre dans ses paysages, et tout particulièrement à observer le monde des minuscules. Il y a tant à apprendre du fonctionnement des écosystèmes, leur observation me projette systématiquement dans des considérations ontologiques. » Dans l’une de ses séries, intitulée Eternal Ephemeral, elle tente de construire un dialogue écologique avec l’écosystème des abeilles. Elle y relate toute la complexité de son organisation et révèle l’incidence humaine dans son effondrement. En découle une imagerie émerveillée, mêlée de miel et de douce violence.

© Maewenn Bourcelot

 

 

© Maewenn Bourcelot

 

© Maewenn Bourcelot© Maewenn Bourcelot

© Maewenn Bourcelot© Maewenn Bourcelot

 

© Maewenn Bourcelot© Maewenn Bourcelot

 

© Maewenn Bourcelot

 

© Maewenn Bourcelot

 

© Maewenn Bourcelot

© Maewenn Bourcelot

Explorez
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Two Dinners, 2024 © Nyo Jinyong Lian
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Du 7 juillet au 5 octobre 2025, la Fisheye Gallery ouvre son espace arlésien à quatre artistes émergentes : Eloïse Labarbe-Lafon, Anna...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Les images de la semaine du 23 juin 2025 : queers, chimères et collectionneurs d'images
© Agathe Baur / Instagram
Les images de la semaine du 23 juin 2025 : queers, chimères et collectionneurs d’images
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye ont été façonnées par des récits de genre, de sexualité, de figures...
29 juin 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
19 livres photo pour célébrer le mois des fiertés
© Manbo Key.
19 livres photo pour célébrer le mois des fiertés
À l'occasion du mois des Fiertés, nous avons sélectionné une série d’ouvrages photographiques consacrés à la communauté LGBTQIA+....
27 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Focus #79 : pour Rose Mihman, la beauté est picturale
05:59
Focus #79 : pour Rose Mihman, la beauté est picturale
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! En pleine préparation de l’exposition Sous les paupières closes, présentée à la Fisheye Gallery...
25 juin 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Two Dinners, 2024 © Nyo Jinyong Lian
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Du 7 juillet au 5 octobre 2025, la Fisheye Gallery ouvre son espace arlésien à quatre artistes émergentes : Eloïse Labarbe-Lafon, Anna...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Milena III
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
© Melina Barberi
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
À l’occasion des Rencontres d’Arles 2025, Fisheye Magazine, en collaboration avec Pentax et Nation Photo, a lancé un concours de...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
© Miriana Corabi / Instagram
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
À travers des autoportraits, des photographies de leurs proches et d'inconnu·es, les artistes de notre sélection Instagram de la...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot