« Chaque corps, chaque geste et mouvement portent quelque chose de très profond qui nous parle à différents niveaux, émotionnel, mémoriel… On naît et on meurt avec un corps, il est toujours là, avec nous. Le nu me permet de créer une atmosphère atemporelle et intime, je travaille la plupart du temps avec des danseuses dont j’admire profondément la liberté, et la conscience et insouciance qu’elles peuvent véhiculer avec leur corps », nous conte Maria Baoli. Née et ayant grandi à Madrid, la photographe s’en est ensuite allée vivre à Paris puis Montréal, pour enfin atterrir à Bruxelles afin d’étudier à l’école de photographie et de technique visuelle Agnès Varda. Aujourd’hui diplômée, et bien installée dans la capitale belge, elle construit une œuvre photographique sensible où se croisent plusieurs de ses passions dont « la peinture, le cinéma, la contemplation et la lumière ». Expérimentant le médium sous ses formes variées, elle compose de façon méthodique ses créations en commençant notamment par réaliser des croquis ou des images d’inspiration. Si son processus artistique reste encadré, elle laisse néanmoins une place tout aussi importante à l’intuition et aux mystères de l’imprévu. « À travers les différentes couches de lecture et la superposition d’images, des interrogations et des énigmes surgissent. Le procédé ancien du cyanotype, que j’utilise fréquemment, permet d’avoir une dimension tactile et abstraite, effaçant certaines données. La réalité en tant que telle ne m’intéresse pas, mais plutôt la manière dont je peux l’interpréter », explique-t-elle. En découlent des compositions monochromes oniriques où l’humain se fond dans la nostalgie d’un paysage, où les corps dialoguent et divaguent dans des mondes inconnus. « Il y a une image que j’ai réalisé qui me touche particulièrement. Elle a une symbolique forte, reflète selon moi l’éphémère, la fragilité, l’imperfection. Elle converse avec un geste, ici le corps-paysage est un lieu d’interaction entre nature et humanité », conclut-elle.
Maria Baoli : des corps et dépaysement
© Maria Baoli
Explorez
© Mirko Ostuni, Onde Sommerse.
Dans Onde Sommerse, Mirko Ostuni dresse le portrait de sa propre génération se mouvant au cœur des Pouilles. Cette jeunesse tendre et...
© Maurine Tric
Pour certain·es artistes, la photographie a un pouvoir cathartique ou une fonction guérisseuse. Iels s'en emparent pour panser les plaies...
© Claudia Revidat
Les sujets de Claudia Revidat et Sarah Carrier, nos coups de cœur de la semaine, se révèlent dans des teintes chaudes. La première...
© Nicolas Serve
Dans Les Abîmés, Nicolas Serve poursuit son travail sur la dépendance à certaines substances. Ici, il raconte la cure de désintoxication...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
© Rebecca Najdowski
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, les pages de Fisheye dévoilent une multitude de dialogues initiés par la photographie.
©Tony Dočekal. Chad on Skid Row
Livre magistral de Tony Dočekal, The Color of Money and Trees aborde les marginalités américaines. Entre le Minnesota et la Californie...
© Prune Phi
Du 7 février au 23 mars 2025, le Jeu de Paume accueille le festival Paysages mouvants, un temps de réflexion et de découverte dédié à la...
© Mirko Ostuni, Onde Sommerse.
Dans Onde Sommerse, Mirko Ostuni dresse le portrait de sa propre génération se mouvant au cœur des Pouilles. Cette jeunesse tendre et...