« Chaque corps, chaque geste et mouvement portent quelque chose de très profond qui nous parle à différents niveaux, émotionnel, mémoriel… On naît et on meurt avec un corps, il est toujours là, avec nous. Le nu me permet de créer une atmosphère atemporelle et intime, je travaille la plupart du temps avec des danseuses dont j’admire profondément la liberté, et la conscience et insouciance qu’elles peuvent véhiculer avec leur corps », nous conte Maria Baoli. Née et ayant grandi à Madrid, la photographe s’en est ensuite allée vivre à Paris puis Montréal, pour enfin atterrir à Bruxelles afin d’étudier à l’école de photographie et de technique visuelle Agnès Varda. Aujourd’hui diplômée, et bien installée dans la capitale belge, elle construit une œuvre photographique sensible où se croisent plusieurs de ses passions dont « la peinture, le cinéma, la contemplation et la lumière ». Expérimentant le médium sous ses formes variées, elle compose de façon méthodique ses créations en commençant notamment par réaliser des croquis ou des images d’inspiration. Si son processus artistique reste encadré, elle laisse néanmoins une place tout aussi importante à l’intuition et aux mystères de l’imprévu. « À travers les différentes couches de lecture et la superposition d’images, des interrogations et des énigmes surgissent. Le procédé ancien du cyanotype, que j’utilise fréquemment, permet d’avoir une dimension tactile et abstraite, effaçant certaines données. La réalité en tant que telle ne m’intéresse pas, mais plutôt la manière dont je peux l’interpréter », explique-t-elle. En découlent des compositions monochromes oniriques où l’humain se fond dans la nostalgie d’un paysage, où les corps dialoguent et divaguent dans des mondes inconnus. « Il y a une image que j’ai réalisé qui me touche particulièrement. Elle a une symbolique forte, reflète selon moi l’éphémère, la fragilité, l’imperfection. Elle converse avec un geste, ici le corps-paysage est un lieu d’interaction entre nature et humanité », conclut-elle.
Maria Baoli : des corps et dépaysement

© Maria Baoli
Explorez
Sans titre, Araki Nobuyoshi 1990 -2024 © Nobuyoshi Araki © Musée Guimet, Paris, Nicolas Fussler
Jusqu'au 12 janvier 2026, le musée des arts asiatiques - Guimet accueille une collection foisonnant de polaroids, issue de l’œuvre du...
© Anna Prudhomme
Julie Brochard et Anna Prudhomme, nos coups de cœur de la semaine, ont puisé l’inspiration dans la maison de leurs grands-parents. La...
© Nick Prideaux
Dans le cadre d’une résidence artistique à la Maison de la Chapelle, au cœur de la Provence, Nick Prideaux a imaginé Grace Land. À...
Contenu sensible
My Tinder boys © Yushi Li
Sur Tinder, l'artiste chinoise Yushi Li, installée à Londres, sélectionne des amants qu'elle soumet à son regard féminin. Elle questionne...
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Oxalis (détail), 2024 © Pooya Abassian
Lee Ufan Arles et la Maison Guerlain ont annoncé hier, à la Guerlain Academy, le nom du troisième lauréat de leur prix Art &...
Residency InCadaqués 2025 © Antoine De Winter
La rentrée scolaire est souvent synonyme de foisonnement d'expositions. Pour occuper les journées d'automne et faire face à la dépression...
Untitled, 2008 © Anna Di Prospero
La grande halle de la Villette accueille, du 9 au 12 octobre 2025, la nouvelle édition du Salon de la Photo. Rendez-vous en ce début...
© Chloé Nicosia, One Hundred Trillion Dollars / Courtesy of the artist and Rencontres photographiques du 10e
Pour cette édition 2025 des Rencontres photographiques du 10e, qui défie une nouvelle fois les attentes, les photographes mis·es en avant...