Nan Goldin, lauréate du prix Women in Motion 2025, présente Syndrome de Stendhal

11 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nan Goldin, lauréate du prix Women in Motion 2025, présente Syndrome de Stendhal
Jeune amour, 2024 © Nan Goldin. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Gagosian.

Ce mardi 8 juillet, Nan Goldin a reçu le prix Women in Motion au Théâtre Antique d’Arles, qui affichait complet. À cette occasion et dans le cadre du festival des Rencontres de la photographie, la lauréate investit l’église Saint-Blaise où elle présente Syndrome de Stendhal.

Aux Rencontres d’Arles, une exposition singulière prend place à l’église Saint-Blaise jusqu’au 5 octobre 2025. Toutes les demi-heures, seules 25 personnes peuvent pénétrer dans l’édifice. À l’intérieur, dans l’obscurité se découvre Syndrome de Stendhal, un diaporama signé Nan Goldin qui s’inspire de ce trouble ressenti par certains voyageurs face à une profusion de beauté. À mesure que les minutes filent, des toiles ou bien des statues de l’art classique, de la Renaissance et du baroque se conjuguent avec des portraits que la photographe américaine a pris de ses proches sur ces vingt dernières années, et ce, aux quatre coins du monde. Ils apparaissent sous les traits de figures mythologiques, parmi lesquels se comptent Diane, Cupidon, Galatée, Orphée ou encore Hermaphrodite, et semblent, dès lors, s’extirper de toute réalité temporelle. À la voix de l’artiste s’ajoute une création musicale, menée par des violons, qui achève de transporter le public.

La Mort d’Orphée
La Mort d’Orphée, 2024 © Nan Goldin. Avec l’aimable autorisation de l’artiste / Gagosian.

Mettre en lumière le travail des femmes

Ce projet s’inscrit finalement dans le prolongement des sujets intimes dont Nan Goldin a fait sa thématique de prédilection. Tout naturellement, son œuvre engagée lui a valu le prix Women in Motion 2025. Initié par Kering en 2019, en partenariat avec les Rencontres d’Arles, celui-ci a pour vocation de mettre en lumière le travail de femmes photographes trop souvent sous-exposées. La nouvelle lauréate succède ainsi à la photojournaliste Susan Meiselas, à l’humaniste Sabine Weiss, à la chroniqueuse cosmopolite Liz Johnson Artur, à la témoin de l’avant-garde chorégraphique des années 1970 Babette Mangolte, à l’exploratrice de l’archive photographique Rosângela Rennó et à l’artiste qui interrogeait la place des femmes dans la société Ishiuchi Miyako.

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