La douzième édition du Nikon Film Festival vient de dévoiler son palmarès ! Une sélection de sept films inspirés par un thème invitant à la créativité : le rêve.
Lors d’une cérémonie de remise des prix organisée au Grand Rex, le Nikon Film Festival a dévoilé, le 22 avril, son palmarès 2022. Cette année, afin de contrer un contexte social et sanitaire morose, l’événement avait invité les artistes à s’exprimer autour d’un thème évoquant l’évasion : le rêve. Et ce sont plus de 1600 créateur·ices qui ont répondu à l’appel. De l’absurde à l’ultra-réalisme, du poétique au poignant, tous et toutes ont donné à voir leur propre version de l’onirisme, créant de multiples univers, jouant avec de nombreuses écritures. Parmi les 50 finalistes présélectionnés, le jury, présidé par le réalisateur acteur et scénariste Gilles Lellouche, a récompensé sept films. Et c’est Nourrir les Cygnes, réalisé par Christophe Ideal, qui remporte la Grand Prix du Jury. Un court-métrage embrassant pleinement le surréalisme associé au songe. Dans un univers évoquant les créations les plus folles de Jean-Pierre Jeunet, la protagoniste avance et rencontre des personnages aussi troublant·es que fascinant·es. Un bel hommage aux constructions les plus démentes de notre subconscient, porté par une photographie splendide.
Nourrir les Cygnes © Christophe Ideal, Grand Prix du Jury
Un art sans limites
Mais le monde des rêves s’est également imposé comme un moyen, pour les réalisateur·ices, d’aborder de nombreux enjeux sociétaux. Vecteur de liberté, l’onirisme permet d’abolir les frontières, de brouiller les pistes, de jouer avec les sens comme avec les niveaux de lecture. Autant de pistes que les participant·es ont pris plaisir à explorer afin de mettre en lumière les travers de l’humanité. Dans Spoon d’Arthur Chays – un film d’animation qui rafle le Prix de la mise en scène – l’héroïne, ensevelie par le poids de la charge mentale se hisse à l’aide d’une échelle hors de la Terre, à la recherche d’une planète non patriarcale. Le Prix des Écoles, Alex, d’Aretha Iskandar et Édouard Lemiale met en scène un jeune Gambien fantasmant sur sa vie future tandis qu’il traverse l’Afrique pour l’Europe, avant d’être brusquement ramené à la réalité sur le sol italien. Mode-express, le Prix International réalisé par Manon Talva et Louis Lecointre met en parallèle le quotidien de deux femmes, Romy et Lili dans un montage glaçant nous invitant à reconsidérer notre manière de consommer. Par le prisme de l’innocence enfantine, Amélie Prévot et Marion Christmann font de Rêves Party un conte amusant transformant un dealer de drogue en un marchand de sable atypique. Un contrepied distingué par deux prix, celui du Scénario, et de l’Interprétation Masculine. Partant d’une anecdote, Alexis Roy compose Storytime, un récit faussement léger dénonçant les violences envers la communauté LGBTQIA+ tandis que Loïc Lasne révèle dans Bouge ! un plot twist hilarant visant à placer la nature au cœur des débats. Deux œuvres usant de l’humour pour mettre en lumière les dérives de notre société.
Cette année encore, les cinquante finalistes du Nikon Film Festival prouvent que le court-métrage est un art sans limites. Rivalisant de créativité, les lauréat·es nous plongent dans des songes plus vrais que nature aux nuances captivantes.
Découvrez les cinquante finalistes ici !
Alex © Aretha Iskandar et Édouard Lemiale, Prix des Écoles
Rêves Party © Amélie Prévot et Marion Christmann, Prix du Scénario, et de l’Interprétation Masculine
Mode-Express © Manon Talva et Louis Lecointre, Prix International
Spoon © Arthur Chays, Prix de la mise en scène
Image d’ouverture : Nourrir les Cygnes © Christophe Ideal, Grand Prix du Jury