Du 30 octobre au 23 novembre, le parcours photographique du festival PhotoSaintGermain s’installe dans le quartier emblématique de Saint-Germain-des-Prés pour sa 13ᵉ édition. Galeries, librairies, centres culturels et musées se métamorphosent en ode à l’image, de l’archive des années 1930 à la jeune photographie contemporaine.
La 13ᵉ édition de PhotoSaintGermain promet une déambulation de quartier éclectique. Galeries et autres lieux de culture nichés dans des ruelles de la rive gauche — dont cinq lieux inédits — accueillent le festival dirigé par Aurélia Marcadier, devenu un incontournable du mois de novembre à Paris. Les expositions gratuites sont accompagnées d’un vaste programme de rencontres, de projections, de signatures et de visites d’ateliers, où se réunit un large public mêlant professionnel·les de la photographie, mais aussi amateurices de ces alcôves qui abritent l’art. Sur les cimaises cette année, Olivier Jobard, Catherine DeLattre, Julie Laporte, Susan Burnstine, Lahem, Julien Magre, Robert Frank, et tant d’autres. Avec une petite particularité : PhotoSaintGermain a produit ou co-produit huit expositions originales, parmi lesquelles on retrouve la continuité du projet Room Service à l’hôtel La Louisiane. Une dizaine de photographes ont investi les chambres du troisième étage de l’établissement et vous y font découvrir le corps et ses représentations durant quatre jours. Au Quai de Solférino, la fabrication du pain n’aura bientôt plus de secret pour vous. Clara Prioux décortique les étapes de vie de cet aliment, pour en saisir le sens qu’il porte dans nos territoires.
Archive, soin et histoires de famille
Le monde médical trouve une place étonnante dans cette édition de PhotoSaintGermain, notamment dans un nouveau lieu investi par le festival, les Salons du Doyen de la Faculté de Pharmacie de Paris. Les revues médicales des années 1930 y révèlent le lien entre le milieu pharmaceutique et la modernité photographique, où les grands noms du médium ont pu y défiler. L’objectif : divertir les médecins et permettre aux laboratoires de vendre leurs produits. Le travail à la sensibilité particulière du docteur Bourneville est également mis en lumière. Pendant trente ans, il cherche à soigner les enfants atteints de troubles neuro-développementaux dans trois institutions différentes. Il documente avec assiduité en photo ses observations médicales et les évolutions des asiles à la fin du 19e siècle.
La famille et la mémoire sont aussi au cœur de cette édition. Rebecca Topakian explore son identité à travers l’histoire transmise par sa famille arménienne, de l’amour interdit de ses arrière-grands-parents. Marilia Destot, fascinée par la diaspora familiale, entreprend un voyage mémoriel vers ses origines juives et lituaniennes. Lahem, quant à lui, lauréat du Prix Jimei x Arles 2024, revient dans son village d’origine, Sibei, de temps à autre, où se dessine une fracture palpable entre le monde moderne de la ville et la vie rustique de sa terre natale. La promenade photographique pensée par le festival réserve bien des surprises, à la croisée des genres et des époques !