Stéphane Duroy raconte l’histoire européenne en images

15 janvier 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Stéphane Duroy raconte l'histoire européenne en images
© Stéphane Duroy
© Stéphane Duroy
© Stéphane Duroy
À lire aussi
MP#01, le mentorat inédit de l'Agence VU'
MP#01, le mentorat inédit de l’Agence VU’
Pour soutenir les photographes émergents dans le développement de leur pratique artistique, le Fonds Régnier pour la Création, en…
25 novembre 2020   •  
Écrit par Finley Cutts
Des tirages abordables d’artistes mythiques à la Galerie Vu’ !
Des tirages abordables d’artistes mythiques à la Galerie Vu’ !
La Galerie VU’ organise une vente de tirages issus des archives personnelles des photographes de l’agence. L’occasion, en cette période…
07 décembre 2022   •  
Écrit par Pablo Patarin
Stéphane Duroy, Guillaume Herbaut : la guerre, de l’objectif au pinceau
Stéphane Duroy, Guillaume Herbaut : la guerre, de l’objectif au pinceau
Représenter le conflit et ses atrocités tout en s’affranchissant du spectaculaire. Telle est l’ambition de l’exposition De l’Ukraine –…
02 décembre 2022   •  
Écrit par Pablo Patarin

Jusqu’au 23 février, la Galerie VU’ expose les photographies de Stéphane Duroy, reporter et photographe de guerre qui a raconté l’Europe du siècle dernier dans une approche à la fois documentaire et conceptuelle. L’exposition célèbre la sortie du Photo Poche qui lui est dédié.

Membre de l’Agence VU’ depuis ses débuts, Stéphane Duroy fait partie des grands photographes documentaires français. Très vite, il s’est démarqué pour ses photos de guerre, qui racontent une Europe du XXe siècle traversée par des conflits sanguinaires et des crises d’identités dramatiques. À l’occasion de la parution aux Éditions Actes Sud du Photo Poche qui lui est consacré, la Galerie VU’ présente une exposition rétrospective qui revient sur l’essence même du travail de ce photographe. Son style est unique et mélange un œil journalistique avec une capacité narrative puissante. Son travail ne se limite pas au document qui dénonce, ni au photojournalisme : il vise plutôt une zone de compréhension de l’histoire par des symboles simples, efficaces, qui ne s’attardent pas sur l’anecdote ni sur le sensationnalisme. De la tragique situation sociale de la Grande-Bretagne des années 1970 à la chute du Mur, en passant par les reportages dans une Europe de l’Est ravagée par les combats, le photographe pose sur le monde contemporain un regard sans fioritures, en quête des racines qui forgent notre présent.

© Stéphane Duroy

Un regard désenchanté sur l’Europe

D’abord photographe de presse à l’agence Sipa, Stéphane Duroy s’est progressivement éloigné du reportage. Il a ainsi développé un langage unique, créant des liens entre le photojournalisme et une photographie plus narrative. C’est ainsi qu’il s’est attaché à interroger le rapport à l’histoire de l’Europe du XXe siècle, marquée par deux guerres mondiales et leurs conséquences humanitaires et géopolitiques. Au cœur de son travail, la quête obsessionnelle de racines et la reconstitution des différentes identités européennes. Une recherche qui le conduit sur les routes des migrations de certaines populations du continent, jusqu’à le mener aux États-Unis, sur les traces des exilé·es.

Le parcours du photographe peut être résumé en quatre projets majeurs, articulés autour de régions précises : l’Angleterre, Berlin, les pays de l’Est et les États-Unis. « De 1977 à 2002, j’entrepris une vaste enquête photographique sur la société britannique dont les clivages sociaux, très marqués, illustrent la complexité d’une communauté humaine, explique-t-il. Berlin-Ouest dès 1979 s’imposa comme le lien de cause à effet, le lieu où furent décidées les grandes orientations qui ont généré la tragédie européenne et remis en question nos chères valeurs. Enfin, à partir de 1984, les États-Unis, magnifique symbole d’espoir, grand rêve ready-made auquel personne ne croit, ferme le cercle. »

De ce regard désenchanté sur l’Europe naît Unknown, un corpus de monographies, suivi d’Unknown #2 – The Endless Reworking of a Book, qui le mène vers l’art plastique. « Collages, coupures de presse, photographies anonymes, peintures, ratures et déchirures, viennent nourrir et malmener des dizaines d’exemplaires de son livre Unknown, écrit la commissaire Fannie Escoulen. Par ce geste quotidien de destruction et de reconstruction, par l’ajout de couches de matières successives, […] cette tentative d’épuisement du livre et de ses propres images permet à Stéphane Duroy d’aller au-delà de sa photographie, d’en casser les codes et d’explorer de nouveaux territoires d’expression. »

© Stéphane Duroy
Explorez
Prix Viviane Esders : éclairer des trajectoires photographiques
© Bohdan Holomíček
Prix Viviane Esders : éclairer des trajectoires photographiques
Créé en 2022, le Prix Viviane Esders rend hommage à des carrières photographiques européennes souvent restées dans l’ombre. Pour sa...
06 septembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Sandra Calligaro : à Visa pour l'image, les Afghanes sortent de l'ombre
Fahima (17 ans) révise dans le salon familial. Elle suit un cursus accessible en ligne sur son smartphone. Kaboul, Afghanistan, 24 janvier 2025. © Sandra Calligaro / item Lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder
Sandra Calligaro : à Visa pour l’image, les Afghanes sortent de l’ombre
Pour la 37e édition du festival Visa pour l’Image à Perpignan qui se tient jusqu’au 14 septembre 2025, la photojournaliste Sandra...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
Diverses espèces de requins, dont certaines sont menacées d'extinction, tandis que d'autres sont classées comme vulnérables, ont été ramenées à terre à l'aube par des pêcheurs commerciaux au port de Tanjung Luar, le lundi 9 juin 2025, à Lombok Est, en Indonésie. Tanjung Luar est l'un des plus grands marchés de requins en Indonésie et en Asie du Sud-Est, d'où les ailerons de requins sont exportés vers d'autres marchés asiatiques, principalement Hong Kong et la Chine, où les os sont utilisés dans des produits cosmétiques également vendus en Chine. La viande et la peau de requin sont consommées localement comme une importante source de protéines. Ces dernières années, face aux vives critiques suscitées par l'industrie non réglementée de la pêche au requin, le gouvernement indonésien a cherché à mettre en place des contrôles plus stricts sur la chasse commerciale des requins afin de trouver un équilibre entre les besoins des pêcheurs et la nécessité de protéger les populations de requins en déclin © Nicole Tung pour la Fondation Carmignac.
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
La lauréate de la 15e édition du Prix Carmignac vient d’être révélée : il s’agit de la photojournaliste Nicole Tung. Pendant neuf mois...
04 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Les expositions photo à ne pas manquer en 2025
Sein und werden Être et devenir. FREELENS HAMBURG PORTFOLIO REVIEWS © Simon Gerliner
Les expositions photo à ne pas manquer en 2025
Les expositions photographiques se comptent par dizaines, en France comme à l’étranger. Les artistes présentent autant d’écritures que de...
03 septembre 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Prix Viviane Esders : éclairer des trajectoires photographiques
© Bohdan Holomíček
Prix Viviane Esders : éclairer des trajectoires photographiques
Créé en 2022, le Prix Viviane Esders rend hommage à des carrières photographiques européennes souvent restées dans l’ombre. Pour sa...
06 septembre 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Sandra Calligaro : à Visa pour l'image, les Afghanes sortent de l'ombre
Fahima (17 ans) révise dans le salon familial. Elle suit un cursus accessible en ligne sur son smartphone. Kaboul, Afghanistan, 24 janvier 2025. © Sandra Calligaro / item Lauréate 2024 du Prix Françoise Demulder
Sandra Calligaro : à Visa pour l’image, les Afghanes sortent de l’ombre
Pour la 37e édition du festival Visa pour l’Image à Perpignan qui se tient jusqu’au 14 septembre 2025, la photojournaliste Sandra...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d'images
© Jenny Bewer
Fisheye #73 : vivre d'Amour et d’images
Dans son numéro #73, Fisheye sonde les représentations photographiques de l’amour à l’heure de la marchandisation de l’intime. À...
05 septembre 2025   •  
Écrit par Marie Baranger
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
Diverses espèces de requins, dont certaines sont menacées d'extinction, tandis que d'autres sont classées comme vulnérables, ont été ramenées à terre à l'aube par des pêcheurs commerciaux au port de Tanjung Luar, le lundi 9 juin 2025, à Lombok Est, en Indonésie. Tanjung Luar est l'un des plus grands marchés de requins en Indonésie et en Asie du Sud-Est, d'où les ailerons de requins sont exportés vers d'autres marchés asiatiques, principalement Hong Kong et la Chine, où les os sont utilisés dans des produits cosmétiques également vendus en Chine. La viande et la peau de requin sont consommées localement comme une importante source de protéines. Ces dernières années, face aux vives critiques suscitées par l'industrie non réglementée de la pêche au requin, le gouvernement indonésien a cherché à mettre en place des contrôles plus stricts sur la chasse commerciale des requins afin de trouver un équilibre entre les besoins des pêcheurs et la nécessité de protéger les populations de requins en déclin © Nicole Tung pour la Fondation Carmignac.
Nicole Tung, ultime lauréate du Prix Carmignac !
La lauréate de la 15e édition du Prix Carmignac vient d’être révélée : il s’agit de la photojournaliste Nicole Tung. Pendant neuf mois...
04 septembre 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot