Installé à Paris, Tanguy Troude fait de Consolations une série personnelle illustrant notre besoin, humain et inconscient, de réconfort. Jouant avec les lumières naturelles et les échos de matières, il tisse un récit sensible fait de subtiles résonances.
« Au début, on se rend compte que l’on peut dire beaucoup avec l’image et que c’est une certaine responsabilité », se souvient Tanguy Troude. Pour l’auteur de 25 ans, la photographie s’est imposée à lui, il y a une dizaine d’années, comme un moyen « de dialoguer sans perturber, de [s]e connecter avec les personnes qui [l]’entourent, ce qu’[il] voit ». À l’instinct, il capte des lumières, des matières, des nuances pour dire sans un son les espaces qu’il arpente – des ondulations du sable le long d’une plage à l’ombre chinoise d’un feuillage sur un mur blanc. Autant de fragments qu’il fige au moyen de compositions raffinées, comme pour souligner l’émotion, ou l’élégance d’un seul instant. Initiée en 2022, la série Consolations puise dans ces fuites intuitives. « Elle est avant tout vouée à interroger et illustrer, à travers une approche vulnérable, les processus intimes d’une (re)construction psychologique ou physique, explique le photographe. Au cœur du projet, ce processus évolue : il peut parfois être totalement déconstruit, immuable, ou empreint de sérénité, d’espoir. » Aux contrastes immortalisés en cours de route, Tanguy Troude conjugue alors des portraits mystérieux, porteurs de mélancolie, de solitude… Pour « rendre hommage aux aspects tendres et fragiles qui nous composent, tirer de la force de cette fragilité, s’exposer pour mieux nous comprendre ». Et, des fleurs sauvages s’amoncelant au bord d’un chemin, émerge une respiration parmi les ronces : l’éclat du soleil sur le cours d’une rivière, ou même le triomphe d’une enfant, au sommet d’un édifice de pierres, fière de son ascension.