Dans un almanach photo, Guillaume Blot, Maxime Gourga et Martin Morales rendent hommage à douze rades parisiens à travers des personnalités emblématiques. Le calendrier Les Dieux du rade s’impose comme un compagnon indispensable des picoleurs occasionnels ou compulsifs confinés.
En cette troisième semaine sans Stella et sans les potes, l’approche du jeudi soir peut déprimer. On vous emmène alors en tournée des bars – ou plutôt des rades (café, bar, en argot) – en images, et avec Guillaume Blot, un photographe français fasciné par les lieux conviviaux et populaires. À un moment où repenser nos liens sociaux devient indispensable, Guillaume Blot et ses acolytes – le designer Maxime Gourga, et l’illuminé Martin Morales – apportent un souffle d’humanité avec les Dieux du Rade, un calendrier insolite. Aucune image coquine dans cet almanach, mais pourtant patron(ne), employé(e) ou habitué(e) se mettent a nu. « J’ai toujours été intrigué par les cafés. Le calendrier les Dieux du rade révèle douze troquets parisiens dans leur jus – du 9b à l’Arsouille, à travers l’âme du personnel et des habitués, annonce le photographe du groupe. Les douze portraits réunis dans cet objet ont toujours résulté de temps d’échanges ». Pour lui, pas de photographie sans proximité donc.
Le dieu d’avril
Derrière ces douze portraits colorés, des individus et leurs récits. On y rencontre Marc qui, tous les matins, se rend au Sully, un rade situé dans le 10e arrondissement de Paris. « Il effectue 30 minutes de marche pour apprécier sa bière de 11h », explique Guillaume. Il conte ensuite les merveilles de Danielle, la patronne du Petit café de Montmartre, déesse du mois d’août : « voici une femme très spirituelle qui a prié pour plusieurs couples afin de les aider à avoir des enfants ». Autre figure essentielle du calendrier, Boris, qui s’attable au Château d’eau tous les jours, à 9h, et ce, depuis 40 ans. « Mon rituel ? Arriver avec Le Parisien et Libé aussi parfois », peut-on lire sous son portrait. Le petit plus de cet almanach ? Un repère spatio-astrologique. Très utile pour réviser les douze signes du zodiaque. Trois mois ont passé, on vous présente pour finir Hamida, un fidèle du Lamarck. « Y’a une faune incroyable qui gravite là, j’ai souvenir d’y avoir déjà croisé le président de Groland ! », déclare le dieu d’avril. En attendant de pouvoir aller vérifier, on compte les cases de ce bel objet.
Les Dieux du rade (10 €) disponible en commande à l’adresse suivante : heyguillaume@gmail.com
Boris © Guillaume Blot
À g. Hamidaet à d. Paul © Guillaume Blot
À g. Danielle et à d. Rabah © Guillaume Blot
Image d’ouverture : Boris © Guillaume Blot