Vache rose, Jérôme Bosch et nœud papillon : le portrait chinois d’Étienne Francey

18 novembre 2023   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Vache rose, Jérôme Bosch et nœud papillon : le portrait chinois d’Étienne Francey
© Étienne Francey
© Étienne Francey

« Chaque immersion dans la nature est une découverte et un émerveillement », explique Étienne Francey entre les pages du Fisheye #62, dont il signe la couverture. Finaliste de la première édition du Prix Fisheye de la création visuelle, initié à l’occasion du 10e anniversaire du magazine, le photographe se distingue par son écriture singulière. À la manière d’un poète dont la plume aurait substitué le boîtier, il dépeint l’environnement alentour en en sublimant les détails. Au fil de ses créations, les idées fleurissent et s’expriment comme des aquarelles. La netteté des traits ne trouve d’intérêt que si elle renouvelle le sujet immortalisé. Le réel se distille ainsi dans l’évocation du rêve où les nuances vives se révèlent sous les flashs. Les formes de la nature s’étirent et laissent les traces de leurs mouvements jusqu’à esquisser de nouveaux contours. Si le regard s’interroge d’abord, il s’accommode très vite à cet univers à l’allure picturale, et un sentiment de quiétude se dégage de l’harmonie des compositions. L’émerveillement opère de nouveau, changeant alors de point de vue. Seule la maîtrise du médium, du savoir-faire qui en découle, permet une telle fluidité des images, qui n’aura de cesse de fasciner les esprits les plus enclins à la rêverie. Aujourd’hui, Étienne Francey se prête à l’exercice du portrait chinois.

© Étienne Francey

Si tu étais…

Une de tes images ?

Celle qui présente le dos d’une vache rose. Un mélange de couleurs irréelles et un sujet bien ancré à la terre.

Une lumière ?

Un éclair de flash au crépuscule.

Une couleur ?

Rose. Même si c’est une porte ouverte au kitsch, je l’aime bien par petite touche.

© Étienne Francey
© Étienne Francey
© Étienne Francey

Un sujet à explorer ?

Une série sur les traces de mon grand-père Marcel. Photographe amateur, il m’a transmis sa passion pour la photo. Il aimait autant lever les yeux vers le ciel pour observer les étoiles que capturer les insectes les plus étranges pour les endormir dans le frigo et leur tirer le portrait.

Une émotion ?

La surprise.

Un personnage, historique ou fictif ?

P’tit Biscuit dans Shrek.

Un paysage ?

Un alpage, parce que le temps y passe lentement.

© Étienne Francey
© Étienne Francey

Un objet ou un décor ?

Un fond en papier.

Une musique ?

« Don’t be shy » de Cat Stevens.

Un livre ?

Un livre photo avec du papier rugueux mat.

© Étienne Francey
© Étienne Francey
© Étienne Francey
© Étienne Francey

Un vêtement ou un accessoire ?

Un nœud papillon.

Un genre, une écriture photographique ?

L’onirique.

Un métier ?

Photographe. Mais plus petit, je voulais être conducteur de train ou retraité.

© Étienne Francey
© Étienne Francey
© Étienne Francey

Un lieu culturel ?

Un musée d’art. Enfant, je me rappelle avoir été assez bousculé après mes premières visites d’expositions de peintures. Arrivé à la maison, je prenais une feuille et je dessinais ce qui m’avait marqué. J’ai toujours eu ce besoin de reproduire ce que je voyais.

Quelqu’un avec qui réaliser un projet en duo ?

Je rêverai d’échanger avec Jérôme Bosch. Il devait être assez déjanté.

À lire aussi
Harry Potter, aquarium du futur et boule de cristal : le portrait chinois de Lu Hong
© Lu Hong
Harry Potter, aquarium du futur et boule de cristal : le portrait chinois de Lu Hong
Aujourd’hui, Lu Hong, photographe qui signe la couverture du Fisheye #60, se prête à l’exercice du portrait chinois.
10 octobre 2023   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Agnès Varda, Lune et mélancolie : le portrait chinois de Juliette Alhmah
© Juliette Alhmah
Agnès Varda, Lune et mélancolie : le portrait chinois de Juliette Alhmah
Juliette Alhmah, première lauréate du Prix Fisheye et auteure de la couverture du Fisheye #60, se prête aujourd’hui à l’exercice du…
15 juillet 2023   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Explorez
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
© Jules Ferrini
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
À travers deux séries, Noires sœurs et Modern Sins, Jules Ferrini plie la lumière et le temps pour faire vibrer l’obscurité d’un...
26 juillet 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Gangs de chats, pigeons dérobés ou espions : ces séries de photos sur les animaux
© Chloé Lamidey
Gangs de chats, pigeons dérobés ou espions : ces séries de photos sur les animaux
Chiens, chats, ours, éléphants ou encore pigeons, apprivoisés, sauvages ou même espions, parmi les séries présentées sur les pages de...
23 juillet 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Onironautica : les rêves lucides, l’IA des êtres humains
© Ludivoca De Santis
Onironautica : les rêves lucides, l’IA des êtres humains
Collections d’images venues de rêves lucides, Onironautica de Ludovica De Santis interroge, au travers de mises en scène intrigantes...
19 juillet 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Le Jardin du Lunch : les boulettes de Proust
© Pascal Sgro
Le Jardin du Lunch : les boulettes de Proust
Entre nostalgie et humour, le photographe belge Pascal Sgro saisit, dans sa série en cours Le Jardin du Lunch, la bienveillante laideur...
19 juillet 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
© Cait Oppermann
Jeux olympiques : ces séries de photographies autour du sport
Ce vendredi 26 juillet est marqué par la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. À cette occasion, nous vous...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
© Iwane Ai. A New River series, 2020. Avec l’aimable autorisation de l’artiste.
Transcendance par Kyotographie : promenade contemporaine au Japon
À l’occasion des dix ans du Festival, Kyotographie investit les Rencontres d’Arles pour la première fois. L’exposition...
Il y a 10 heures   •  
Écrit par Marie Baranger
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
© Jules Ferrini
À Arles, Jules Ferrini capture le noir solaire
À travers deux séries, Noires sœurs et Modern Sins, Jules Ferrini plie la lumière et le temps pour faire vibrer l’obscurité d’un...
26 juillet 2024   •  
Écrit par Hugo Mangin
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
© Robin de Puy
Robin de Puy : partout, l’eau au centre du paysage
L'exposition Waters & Meer - Robin de Puy revient sur deux séries de la photographe néerlandaise. Un hommage aux populations rurales...
25 juillet 2024   •  
Écrit par Costanza Spina