« Après les thèmes : Adolescences, Habiter, Voyages extraordinaires, Intime et autofictions et Bonjour la Nuit !, il était temps pour le Festival du Regard d’aborder l’un des sujets qui fascine depuis toujours – que ce soit dans les champs artistique ou scientifique, social et même politique : l’animal. Un sujet vaste que nous avons choisi de présenter en nous attachant principalement à la relation humain/animal (…) La différence entre humains et non humains est extrêmement forte dans notre société. Pourtant l’animal est partout dans notre quotidien. Il y a l’animal que l’on domestique, celui que l’on chasse, celui que l’on met en cage dans des zoos ou dans des parcs d’attraction, celui que l’on étudie, celui que l’on protège, etc. Les premières représentations d’animaux remontent à la préhistoire et témoignent de la longue relation qui nous unit à eux. L’histoire de l’art regorge d’exemples témoignant de l’ancienneté des rapports entre l’homme et l’animal, de l’art pariétal à l’art antique, des bestiaires médiévaux aux cabinets de curiosité, des premières ménageries à la découverte du monde et aux classifications du vivant.
Lors du passage au 21e siècle et de l’avénement d’une ère « apocalyptique », la place de l’animal – de plus en plus menacée – interroge. Comme pour conjurer le sort, c’est dans cette société contemporaine annoncée comme sans repère et bouleversée, que réapparaissent les figures archaïques de l’homme sauvage, rappelant rites et temps où l’homme et l’animal pouvaient vivre en harmonie. Ce contexte inquiétant complexifie notre relation au vivant et aux animaux en particulier, en nous faisant prendre conscience de la fragilité de ce monde. Au Festival du Regard, nous sommes depuis longtemps sensibles à cette cause. Aussi, pour notre huitième édition, nous vous invitons à la découverte de la richesse du monde animal sous le prisme d’une quinzaine de photographes et artistes qui, chacun à leur manière, tentent de nous alerter. Naturalisé, détourné comme objet d’art contemporain ou tout simplement photographié dans son biotope, l’animal du plus petit au plus grand, révèle dans ces visions d’auteurs sa belle vulnérabilité, sa force d’adaptation et surtout son incroyable diversité », expliquent Sylvie Hugues et Matilde Terraube, directrices artistiques du festival.