Fisheye est un magazine de société qui traite du monde à travers le regard des photographes, et il nous a semblé évident que les auteurs engagés dans la représentation des bêtes avaient des choses nouvelles à nous raconter. Avec des images qui parlent avant tout de nous, les humains, et de la manière dont nous projetons sur les animaux nos peurs, nos faiblesses et nos organisations sociales. Dénicher les auteurs autour du globe a été un délice, une vraie chasse au trésor qui nous a permis de trouver de jolies pépites, drôles, bouleversantes ou inspirantes. La photographie animalière contemporaine nous livre des points de vue assumés, porteurs de messages forts, à l’image de William Wegman, qui signe la couverture de ce numéro.
Cette 24e édition de Fisheye s’est invitée au pays du Soleil levant pour voir ce qui se passait du côté de Kyotographie, le nouveau festival qui monte, avant d’explorer les offres photographiques des Pays-Bas, aussi généreuses que variées. Puis c’est en Suède, dans la banlieue de Malmö, que nous a entraînés Martin Bogren avec ses Tractor Boys, nous offrant grâce à ses images charbonneuses une virée étourdissante dans le monde des ados. Mais nous n’avons pas négligé l’Hexagone, en passant du côté de La Gacilly, en Bretagne, pour découvrir les talents émergents, ou encore à Vichy, où l’agence Modds expose sa French touch au festival Portrait(s).
Ce numéro vous entraîne encore sur d’autres territoires : Adobe prépare une révolution qui devrait recomposer le paysage en profondeur ; certaines municipalités déploient leur arsenal anti-SDF que répertorie en images le collectif Survival Group… Mais heureusement, Guerlain nous apporte une touche de poésie avec les photos de Sarah Moon, Alice Springs et Dolorès Marat qui posent leur regard sur les femmes…