Le jury du Leica Oskar Barnack Award a dévoilé les noms des neuf finalistes de sa 41e édition, ainsi que les quatre jeunes talents sélectionnés ! Venant des quatre coins du monde, chaque photographe porte une perspective singulière sur le monde contemporain.
Chaque année, le Leica Oskar Barnack Award distingue un photographe professionnel, ainsi qu’un auteur émergent. Depuis 2020, les règles ont changé. Ce n’est plus aux photographes de déposer leurs candidatures, mais à un jury de spécialistes de les sélectionner. Une centaine de personnalités du monde de la photographie ont donc été invités à choisir trois auteurs dans la catégorie principale, et d’en nominer un autre pour la catégorie Newcomer. Portés sur la relation entre l’Homme et son environnement, les projets témoignent des problématiques sociales qui apparaissent au sein, et en périphérie, des sociétés humaines. Le documentaire s’entremêle alors avec le conceptuel dans une multitude d’approches singulières. Sans plus attendre, les finalistes retenus sont : Ana María Arévalo Gosen, Enri Canaj, Gabriele Galimberti, Graciela Magnoni, Santi Palacios, Nicolò Filippo Rosso, Nichole Sobecki, Nikita Teryoshin et Kiliii Yüyan. Et les quatre « newcomers » : Emile Ducke, Tom Hegen, Ingmar Björn Nolting et Ranita Roy.
Días Eternos (Eternal Days) © Ana María Arévalo Gosen
Des enjeux sociétaux modernes
À l’instar de cette 41e édition, des thématiques se sont dégagées des travaux des neuf finalistes et des quatre jeunes talents. Un intérêt partagé pour des enjeux sociétaux intimement modernes. La question de la place des femmes, les politiques du port d’arme, les questions migratoires, et enfin le dérèglement climatique. Avec Días Eternos, la photographe vénézuélienne Ana María Arévalo Gosen expose les conditions difficiles et complexes des femmes en prison. Avec un engagement parallèle, l’Uruguayenne Graciela Magnoni s’interroge, dans Nosotras, sur les différences et similitudes entre les femmes du monde entier. Nikita Teryoshin (Allemagne) et Gabriele Galimberti (Italie), quant à eux, s’intéressent à l’absurdité des réglementations trop souples du port d’armes. Avec Nothing Personal – The Back Office of War, le premier dénonce l’économie de la guerre et la décrit comme un terrain de jeu pour adultes. Le second présente l’impact démesuré du droit constitutionnel de porter des armes aux États-Unis avec The Ameriguns.
Les enjeux de la migration se retrouvent dans les projets d’Enri Canaj (Albanie), Santi Palacios (Espagne) et Nicolò Filippo Rosso (Italie). Avec Say Goodbye Before You Leave, le premier illustre la difficile autonomie dont doivent faire preuve les nouveaux arrivants sur les côtes européennes. Le deuxième documente dans son projet On the Edge la difficile traversée des personnes cherchant à rejoindre l’Europe par la Méditerranée. Enfin, le troisième expose les ravages d’une région dangereuse, devenue passage obligatoire pour de nombreux exilés en Colombie dans Forgotten in Dust. La prise de conscience mondiale du dérèglement climatique a nécessairement favorisé la propagation de documentaires environnementaux. Deux artistes états-uniens en témoignent. D’abord, Nichole Sobecki qui expose dans Where Our Land Was les conséquences de la sécheresse sur le peuple somalien. Et Kiliii Yuyan, qui met en évidence le bouleversement radical du paysage arctique dans Rumors of Arctic Belonging.
Les deux lauréats – professionnel et auteur émergent – seront dévoilés le 4 novembre 2021 lors d’une cérémonie au Leitz Park à Wetzlar, en Allemagne. Le premier recevra 40 000 euros et un équipement photographique Leica d’une valeur de 10 000 euros. Le lauréat du prix Newcomer recevra 10 000 euros et un Leica Q2.
Say Goodbye Before You Leave © Enri Canaj
The Ameriguns © Gabriele Galimberti
Nosotras © Graciela Magnoni
Rumors of Arctic Belonging © Kiliii Yuyan
Where Our Land Was © Nichole Sobecki
Forgotten in Dust © Nicolò Filippo Rosso
Nothing Personal – The Back Office of War © Nikita Teryoshin
On the Edge © Santi Palacios