Avec Litósfera, le photographe girondin Alexandre Chamelat offre un voyage aller-retour vers une terre pittoresque et silencieuse, située au cœur de l’océan Atlantique : l’archipel des Canaries. Une exploration minérale et méditative.
Des plages de sable fin, une eau turquoise, un soleil scintillant… En ces temps de confinement, les îles Canaries font rêver. Dans Litósfera, Alexandre Chamelat dresse un portrait singulier de cet archipel. Au fil de son périple – de Tenerife à Lanzarote en passant par Fuerteventura – le photographe français capture ses rencontres animales, végétales et minérales. « Basalte, Trachyte, Silice et autres minéraux soutiennent mes pas au sein des Caldeiras et le long du littoral. Ils offrent leurs moindres détails et laissent imaginer leurs anciennes formes magmatiques », se réjouit l’artiste. Ce voyage ne résulte pas d’un coup de tête. Après la série Entre deux Vagues, une carte blanche pour la saison culturelle Liberté ! Bordeaux 2019, le Girondin a souhaité prolonger sa recherche sur la nature du littoral de l’océan Atlantique. « Mais c’est avant tout un travail sur le minéral et la roche que j’ai voulu entreprendre, précise-t-il. D’où le nom espagnol Litósfera , « lithosphère » en français, qui est l’enveloppe rigide de la surface de la Terre. »
Poésie et technicité
Les cailloux auraient-ils une âme ? Bien que la pierre soit considérée inorganique, Alexandre Chamelat souhaite prouver qu’une forme de vie minérale existe. « J’ai voulu donner une personnalité, une sensibilité, un visage à cet imposant rocher noir. » À travers cette série, la nature reprend ses droits. « Dans un sens, mon travail de retouche se rapproche de la peinture. Je suggère une ambiance que j’applique à l’ensemble de ma série. Puis, j’enlève la plupart des éléments qui perturbent mon œil, je ne laisse voir au spectateur que ce qu’il me satisfait », explique le globe-trotteur qui maîtrise la technique. Ses sources d’inspirations sont multiples. Parmi eux : les images de Stéphane Lavoué, Harry Gruyaert, Zhang Kechun, Matthieu Gafsou et Bence Bakonyi. Les mots de Michel Onfray, Isaac Asimov et les films de Wes Anderson ou encore Shane Meadows s’ajoutent à la liste de ses références. Une pérégrination spirituelle au contact de la nature, loin du tourisme de masse.
© Alexandre Chamelat