Phil Hatcher-Moore et son projet Kazakhstan, les fantômes du nucléaire se sont exportés en Autriche à l’occasion du festival La Gacilly Baden. Il revient sur sa série à l’occasion du Fisheye Rembobine #3.
Photographe de 36 ans, Phil Hatcher-Moore a développé une approche journalistique. Aujourd’hui, il travaille essentiellement sur des projets au long cours et s’intéresse au lien entre l’homme et son environnement. En octobre 2016, il se rend pour la première fois dans la région de Semipalatinsk, dans la steppe Kazakhe, dans l’actuel Kazakhstan. Un espace où durant la guerre froide, près d’1/4 des essais nucléaires ont été réalisés et où le taux de mortalité dû au cancer est 2 à 3 fois plus élevé que dans le reste du pays. À un moment où les premières extractions de plutonium démarraient et que la zone attirait quelques touristes, Phil a décidé d’immortaliser la vie des habitants, victimes et survivants. Cette série poignante où se mêlent portraits intimes et paysages désolés lui a valu le prix photo Fondation Yves Rocher en 2016. Un travail sociopolitique qui prend un nouveau sens au regard de l’actualité géopolitique.
© Phil Hatcher-Moore
Vidéo © Nina Peyrachon