Il était éditeur, directeur artistique, commissaire d’exposition et producteur de films. Robert Delpire est décédé le 26 septembre 2017, à l’âge de 91 ans.
« On a dit que c’était un oeil, ce qui est indéniable, mais c’était avant tout un caractère, ce qui était chez lui profondément lié. Un caractère fait de fermeté, de fidélité à ce qui comptait pour lui et qui lui semblait évident de curiosité, de cette curiosité qui n’admettait pas les faux-semblants mais lui permettait d’évoluer, de ne jamais rester figé sur les points de vue ». C’est par ces mots touchants de Christian Caujolle, fondateur de l’agence VU’, que nous apprenons le décès de l’éditeur Robert Delpire. Il s’est éteint le 26 septembre 2017 à l’âge de 91 ans.
Robert Delpire fut le fondateur en 1949 (il n’avait alors que 23 ans) de Neuf, une revue d’art destinée aux médecins. Il y réunit Breton, Prévert, Miller, Michaux et Sartre. Dès le début des années 1950, il s’impose dans le domaine de la photographie. Il publie en entre autres Cartier-Bresson, Brassaï, Doisneau et Lartigue. En 1955, il crée la formule visuelle de la revue L’oeil, dont il assure la direction artistique pendant huit ans. En 1958, c’est encore Delpire qui publie pour la première fois Les Américains de Robert Frank. Il crée au début des années 1960 l’agence de publicité Delpire. Il publie également des livres pour enfants dont le célèbre Max et les maximonstres de Maurice Sendak. En 1963, l’éditeur ouvre une galerie où sont exposés, souvent pour la première fois en Europe, les plus grands noms de la photographie, de l’illustration et du graphisme. En 1982, il est nommé par Jack Lang à la tête du Centre National de la Photographie, poste qu’il occupera jusqu’en 1996. Vers la fin des années 2000, il est exposé à Arles puis la Maison européenne de la Photographie lui consacre une belle exposition, Delpire & cie.