Arles qui rit, Perpignan qui pleure ?

01 août 2020   •  
Écrit par Benoît Baume
Arles qui rit, Perpignan qui pleure ?

La démocratie a fait son œuvre. À Perpignan, le triste Louis Aliot, beaucoup moins sympathique que son accent le laisserait croire, a empoché la ville à sa quatrième tentative. Ancien compagnon de Marine Le Pen, il est l’un des principaux artisans de la dédiabolisation du Front national, en universitaire à la rhétorique affutée. Mais dans la ville catalane riche de sa culture cosmopolite, des heures sombres pour la culture et les habitants les plus en marge s’annoncent. Évidemment, on pense de suite à Visa pour l’image. Devant les discours très engagés de son directeur, on aurait pu penser que la première réaction aurait été de délocaliser le festival dans une autre ville. Jean-François Leroy a rapidement décidé que ça ne serait pas le cas, évoquant une « double peine pour les habitants » de Perpignan si Visa partait. Mais ne sont-ce pas ces mêmes habitants qui ont élu leur maire ? Célébrer la liberté de la presse et le photojournalisme avec l’argent d’une municipalité brune, ça laissera un arrière-goût amer… Visa s’est toujours battu pour une forme de liberté d’expression. Peut-être qu’après trente et un ans de direction, Jean-François Leroy aurait pu tenter de réinventer les choses. Louis Aliot lui en donnait l’occasion. C’est un rendez-vous manqué. Dommage.

Dans le même temps, Arles voit l’arrivée de Patrick de Carolis comme premier édile de la cité. Cet homme de média et de culture a choisi la ville à l’aune de son effervescence. Sans opposer les deux municipalités, on note aussi le changement de direction aux Rencontres, avec désormais un attelage Christoph Wiesner (le nouveau directeur) – Aurélie de Lanlay (directrice adjointe) qui offre une direction plus universelle que jamais. Il se passe quelque chose dans cette ville qui devrait assurer des emplois et des visiteurs pour des décennies. La cité antique gagnera en visibilité. Au-delà de tous clivages politiques, il y a clairement une ville qui s’ouvre quand l’autre se referme. Les années à venir le démontreront, et je suis prêt à parier sur celle qui va s’épanouir et celle qui se fanera.

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