Cette semaine, Brigitte Patient présente deux œuvres monochromes. La première, créée par l’artiste humaniste Sabine Weiss est exposée au Centre Pompidou. La seconde, publiée par les éditions Le bec en l’air, met en lumière le travail de Denis Dailleux dans les banlieues.
À Paris, dans la Galerie des photographies du Centre Pompidou est présenté le travail de Sabina Weiss. Dernière représentant du courant de la photographie humaniste, la photographe dévoile ici des photos de rue au charme particulier. « Toutes les photos que je montre sont des instantanés », déclare l’artiste. Dans ses clichés, les jeux d’ombre et de lumière sont omniprésents, et subliment la beauté du quotidien. Chaque jour, elle sillonne la capitale et la capture d’un œil aiguisé. Une ville qu’elle a découverte dans les années 1940, pour ne plus jamais en repartir. L’exposition Sabine Weiss, Les villes, la rue, l’autre donne à voir une série de clichés portés par un regard tendre, celui d’une artiste-humaniste.
© Sabine Weiss
À la fin des années 1980, Denis Dailleux, encore photographe amateur s’intéresse à un groupe de banlieusards, qu’il rencontre dans un train. Venus de Persan-Beaumont, dans le Val d’Oise, ces « grands adolescencents » écoutent du rap et chahutent ; ils fascinent le photographe. Pourtant, si l’envie est là, le photographe peine à capturer les personnalités de ces jeunes, qui se mettent trop en scène à son goût. Il se tourne alors vers leurs petits frères et sœurs. Alors que le monde des banlieues est caché du grand public, Denis Dailleux le présente et le sublime. Trente ans plus tard, il publie Persan-Beaumont, aux Éditions Le bec en l’air, un ouvrage touchant aux portraits d’une grande sensibilité. Une série photographique à découvrir également dans le cadre du Festival Portrait(s), à Vichy, du 15 juin au 9 septembre.
© Denis Dailleux
Image d’ouverture : © Sabine Weiss