La photographe Kamila K. Stanley a réalisé le clip vidéo du morceau Closer composé par la musicienne Dayla. Une immersion langoureuse dans un univers aquatique.
C’est en autodidacte que la photographe anglo-polonaise Kamila K. Stanley a plongé dans la vidéo. Une approche instinctive qu’elle avait déjà appris à développer avec le 8e art. « J’ai eu la chance d’assister à de nombreux tournages, cela m’a aidée à savoir comment concevoir un traitement, projeter mes idées, diriger mon équipe… » explique l’artiste. Ce premier pas dans la réalisation a été précipité par une demande de Dayla, musicienne et amie de la photographe. « Elle m’a donné carte blanche, pour concevoir Closer, et je suis revenue vers elle avec un thème : celui de l’eau, et cette femme énigmatique, qui nage au milieu de ses pensées », se souvient-elle.
Pour Kamila K. Stanley, vidéo et photographie s’opposent. « Avec l’une, on arrête le temps, avec l’autre, on le rallonge, on le tort, on le déconstruit », explique-t-elle. Cette complexité la conduit à soigner davantage la postproduction. Si une image peut surgir de manière immédiate, un film s’enrichit au fil du temps, et des échanges. « On s’implique également de manière plus émotive dans le projet. Ces différences en font toute la beauté », ajoute la photographe.
Éveiller les sensations tactiles
En découvrant le morceau Closer, Kamila K. Stanley a aussitôt imaginé un univers aquatique. Un corps plongeant et s’enfonçant dans l’eau. « Tous les sons et mouvements en sont amplifiés et voilés. On s’abandonne alors dans le contact avec le liquide, scintillant et limpide, qui évoque la volupté et la promiscuité », explique la réalisatrice. Pourtant, l’eau agit aussi comme un masque, préservant la silhouette de Dayla, et la plaçant dans une enveloppe mystérieuse.
La vidéo immerge le regardeur dans un lieu hors du temps, aux frontières du rêve. Les reflets du soleil sur l’eau se transforment en étincelles fantastiques, et les sens s’éveillent. L’intimité est au cœur de Closer. Le visage de la musicienne apparaît de manière allusive, tandis qu’elle évoque dans les paroles les notions d’amour ou de sexualité. « Je souhaitais éveiller les sensations tactiles, et la notion de plaisir », précise la photographe. Brisant la langueur des scènes aquatiques, quelques images rapides apparaissent, présentant du miel, des roses ou encore de la soie. Autant d’accessoires évoquant la douceur et le désir. Calme et légère, la musique vient compléter ce tableau sensuel. Une plongée dans un univers charmant.
© Kamila K. Stanley x Dayla