« Christoph Wiesner, le directeur de l’évènement, a affirmé que la photo était révolutionnaire ! »
Cette semaine, plongée dans l’œil d’Emma Sarpaniemi. Si son œuvre est actuellement présentée dans le cadre de l’exposition collective Søsterkap, la photographe signe également l’affiche des Rencontres d’Arles. Pour Fisheye, elle revient sur les dessous de cette image immanquable.
« J’ai pris cette photo dans l’appartement d’une amie et les vêtements que j’ai choisis proviennent de sa boutique vintage appelée Curated Second Hand. Lorsque j’ai planifié les looks de la série plus en détail, j’ai voulu utiliser une perruque. J’ai alors demandé à une autre amie qui en possédait quelques-unes si je pouvais lui en emprunter. La plus courte a tout de suite attiré mon attention, car elle était presque de la même couleur que mes cheveux. Elle a jugé que j’avais choisi la plus moche de toutes, mais je l’ai trouvée fascinante. Je ne voulais pas couvrir mes cheveux, mais plutôt les avoir comme une extension de la perruque. Il y avait quelque chose de bizarre dans ce résultat, car, d’un côté, ça n’avait pas l’air faux, mais pas vrai non plus.
Pendant la séance photo, j’ai tenu à prendre des clichés où je ne regardais pas l’objectif pour donner plus d’espace au spectateur ou à la spectatrice. Je dessine toujours de nombreuses silhouettes en amont, dans mon carnet, afin d’avoir une idée claire du style et de la pose que je prendrai dans telle ou telle scène. En général, je nomme ensuite mes autoportraits en fonction d’un objet qui apparaît dans le cadre ou d’un élément du stylisme qui me rappelle un certain personnage, par exemple. Au début, je ne savais pas comment baptiser celui-ci parce qu’il était simple. Puis j’ai pensé à Cindy Sherman et à son travail, aux perruques, et Autoportrait en Cindy est né.
Chaque année, les Rencontres d’Arles choisissent leur affiche parmi les tirages présentés dans les différentes expositions du festival. C’est ainsi que le mien a été retenu pour incarner l’édition actuelle. Christoph Wiesner, le directeur de l’évènement, a affirmé que la photo était révolutionnaire ! »