« Je m’intéresse à l’intimité des moments singuliers, soulignée grâce à la lumière et à la composition : un tournesol qui se dessèche en fin de vie, un pêcheur démêlant le fil d’une bouée, un sac en plastique esseulé voguant sur les flots… », confie Evelyn Freja. Aujourd’hui installée à New York, la photographe a passé la plupart de son enfance à documenter son environnement à l’aide du 35 mm de son père. À l’adolescence, elle déménage en Nouvelle-Zélande, et la découverte d’une nouvelle culture, d’un monde inconnu propulse la photographie au rang de passion. Son boîtier devient alors un objet thérapeutique lui permettant de trouver un équilibre, de colorer son univers de notes méditatives, curieuses, ou même artistiques. Portraits, natures mortes, compositions minimalistes, nuances picturales… Au fil des créations d’Evelyn Freja, on se plaît à perdre de vue toute notion de narration pour s’abreuver d’une splendeur hypnotique. Face à son œil aiguisé, les expressions des passant·es, la lueur irradiante d’un soleil couchant, les gouttes vaporeuses d’une cascade deviennent des sculptures fragiles à l’exquise justesse. Une mosaïque d’instants paisibles, où natures et humains, textures et airs s’assemblent, s’embrassent et s’embrasent pour mieux nous réconforter. Une virée sereine dans le merveilleux de notre quotidien.
© Evelyn Freja