Focus #18 : Matthieu Gafsou et les nuances du vivant face à l’effondrement

29 juin 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas

Le mercredi, avec Focus, nous donnons la parole à vos photographes préféré·e·s ! Dans cet épisode, Matthieu Gafsou revient sur Vivants, un projet aux strates multiples évoquant la dégradation de notre monde.

Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! Alors, nous avons lancé, en mars dernier, un objet multimédia, dont le 18e épisode sort aujourd’hui. Chaque semaine, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. Alex Turner, Martina CireseWard LongVincent FerranéChristine SpenglerMarta BogdanskaPatrick WackTania Franco KleinLucie Hodiesne DarrasCyril AbadKourtney RoyAlain KelerEmily GrahamBrandon TauszikCamille GharbiCorentin Fohlen et Pixy Liao se sont déjà prêtés au jeu. Lumière aujourd’hui sur Matthieu Gafsou. Inspiré notamment par les théories de l’effondrement, le photographe suisse explore, dans Vivants, le futur de l’humanité par le prisme d’une intimité touchante. Un projet au long cours dont il nous partageait des fragments il y a déjà trois ans.

« J’ai appelé ce projet Vivants car je trouve plus intéressant de me focaliser sur cette dimension plutôt que sur le négatif uniquement. S’il est vrai que c’est un projet très sombre, relativement pessimiste, je voulais qu’il y ait des éclats de beauté », commente Matthieu Gafsou. Imaginée comme une « articulation de typologies d’images », la série s’attache à explorer nos relations à notre milieu et notre environnement en privilégiant l’intime. Ici, pas de grands concepts abstraits, mais plutôt une recherche de sensations – qu’elles traduisent notre amour, nos espoirs, ou notre anxiété face à l’inévitable. Natures mortes et végétation prisonnière, portraits familiaux à la lumière crépusculaire, panoramas touristiques tirés au pétrole… En jouant avec les écritures et les procédés, l’artiste parvient à révéler la complexité de notre position et notre désarroi, face à l’effondrement imminent. « Je pense que la colère est importante. C’est un bon moyen de rendre les choses manifestes, mais aussi de vivre avec une émotion négative et de la transformer », conclut-il.

(Re)découvrez ce projet impressionnant dans Focus #18

Explorez
Rebecca Najdowski : expérimentations et désastre écologique
© Rebecca Najdowski
Rebecca Najdowski : expérimentations et désastre écologique
Dans sa série Ambient Pressure, l’artiste Rebecca Najdowski nous invite à interroger le rôle du médium photographique dans notre...
18 décembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
La sélection Instagram #485 : livre de la jungle
© Janis Brod / Instagram
La sélection Instagram #485 : livre de la jungle
Les photographes de notre sélection Instagram de la semaine explorent la jungle, autant celle faite d’arbres et de fougères luxuriantes...
17 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Le Festival du Regard fait sa zoothérapie
© Daniel Gebbhart de Koekkoek
Le Festival du Regard fait sa zoothérapie
À mesure que notre vie s’urbanise, nos liens avec les animaux s’étiolent. Il est temps d’y remédier. Grâce au travail d’une...
14 décembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Arktis : la dystopie polaire d’Axelle de Russé
© Axelle de Russé
Arktis : la dystopie polaire d’Axelle de Russé
Pendant huit ans, la photographe Axelle de Russé a suivi l’évolution du réchauffement climatique en Arctique, une réalité qui chaque jour...
12 décembre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas
Nos derniers articles
Voir tous les articles
The Color of Money and Trees: portraits de l'Amérique désaxée
©Tony Dočekal. Chad on Skid Row
The Color of Money and Trees: portraits de l’Amérique désaxée
Livre magistral de Tony Dočekal, The Color of Money and Trees aborde les marginalités américaines. Entre le Minnesota et la Californie...
Il y a 8 heures   •  
Écrit par Hugo Mangin
Paysages mouvants : la jeune création investit le Jeu de Paume
© Prune Phi
Paysages mouvants : la jeune création investit le Jeu de Paume
Du 7 février au 23 mars 2025, le Jeu de Paume accueille le festival Paysages mouvants, un temps de réflexion et de découverte dédié à la...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Costanza Spina
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
© Mirko Ostuni, Onde Sommerse.
Mirko Ostuni : une adolescence dans les Pouilles
Dans Onde Sommerse, Mirko Ostuni dresse le portrait de sa propre génération se mouvant au cœur des Pouilles. Cette jeunesse tendre et...
20 décembre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Ces séries photographiques qui cherchent à guérir les blessures
© Maurine Tric
Ces séries photographiques qui cherchent à guérir les blessures
Pour certain·es artistes, la photographie a un pouvoir cathartique ou une fonction guérisseuse. Iels s'en emparent pour panser les plaies...
19 décembre 2024   •  
Écrit par Fisheye Magazine