C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Cette semaine, à travers Toujours Diane, la lauréate du Prix Fisheye de la création visuelle, Juliette Alhmah imagine un monde où le soleil ne se couche jamais.
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! Alors nous avons lancé, il y a maintenant un an, un objet multimédia dont le 50e épisode sort aujourd’hui. Au cœur des Focus, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. Succédant à 50 auteurs et autrices, Juliette Alhmah croise des images d’archives scientifiques et ses propres photographies – en couleur et noir et blanc – pour révéler un monde emprisonné par une lumière constante et aveuglante.
« Toujours Diane, c’est l’invention d’un monde où le Soleil ne se couche plus. On imagine un environnement où la nuit n’est plus là, où elle a été annulée, où on a du mal à trouver des refuges, des zones d’ombre. Où cette lumière qui est présente n’est pas réconfortante ou douce (…) C’est un monde où rêver, dormir, se cacher, serait quelque chose de l’ordre de la résistance », explique Juliette Alhmah. Inspirée par le contexte sociopolitique actuel, comme par les écrits d’Alain Damasio, la pensée de Michel Foucault, et des expériences spatiales russo-européennes, l’artiste visuelle imagine un univers dystopique au cœur duquel les gens, privés d’obscurité, ne parviennent plus à se cacher, se réfugier, ni même dormir. Entre documents d’astronomie et créations oniriques, elle érige une fiction poétiquement engagée. « Je crois que je voulais m’approprier un petit peu l’impuissance qui me traverse (…) J’avais envie de traduire une lutte et un espoir, de conter un monde qui s’épuise », conclut-elle.