C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Cette semaine, Théo Saffroy nous présente les luchadoras, ces catcheuses mexicaines qui se battent contre une misogynie tenace.
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! Alors nous avons lancé, en mars 2022, un objet multimédia dont le 64e épisode sort ce mercredi. Au cœur des Focus, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques anecdotes. Succédant à 63 auteurs et autrices, Théo Saffroy rend hommage, à travers Reines du Ring, aux catcheuses mexicaines qui pratiquent la lucha libre, une discipline « entre sport de combat et art théâtral », synonyme de spectacle et d’abolition des stéréotypes de genre.
« Avant d’être des luchadoras, ce sont des femmes qui ont des passés assez difficiles, souffrent d’anxiété, de dépression, ont vécu une maternité très jeune, des violences sexuelles, des agressions dans la rue, dans le bus… La lucha libre arrive comme une voie libératrice, comme une manière d’avoir une seconde identité », raconte le photojournaliste français. Amoureux de l’Amérique latine, c’est après avoir passé huit mois à sillonner le continent que l’envie d’aborder un symbole culturel fort pour le représenter émerge. De retour à Mexico, il remarque la croissance de la ligue féminine de lucha libre et se lance dans la réalisation d’un documentaire haut en couleur. Dans les arénas, en plein cœur d’une foule en délire, face aux combats spectaculaires, ou même au cœur de leur intimité, Théo Saffroy capture ses modèles avec une justesse frappante et aborde, en contrepoint, les discriminations latentes au sein du pays. « Il y a onze féminicides par jour au Mexique, c’est un système assez machiste. Reines du ring, c’est aussi l’histoire de ces femmes qui mènent une lutte symbolique contre ce machisme sur le ring et qui parlent pour toutes les femmes mexicaines », affirme-t-il.
Une série pleine d’action et d’engagements à retrouver dans Focus #64.