C’est l’heure du rendez-vous Focus ! Ce mois-ci, Alisa Martynova nous plonge dans l’atmosphère futuriste d’Anima, une série inspirée par le Manifeste cyborg de Donna Haraway ainsi que notre rapport aux nouvelles technologies.
Vous le savez, au sein de la rédaction Fisheye, on aime autant les photos que leurs récits ! C’est pourquoi nous avons lancé, en 2022, un objet multimédia dont le 75e épisode sort ce mercredi. Au cœur des Focus, les artistes se dévoilent et partagent avec nous quelques histoires. Succédant à 74 auteurices, Alisa Martynova nous plonge dans Anima, une œuvre composée d’écrans de téléphones, d’étranges portraits et câbles informatiques formant des sculptures abstraites. Dans cet espace singulier, les fissures numériques rencontrent les yeux mi-clos des personnages, reliés par des fils invisibles à leurs possessions numériques.
Une connexion complexe à la technologie
« Le cyberféminisme est un mouvement né en 1985, suite à la sortie du Manifeste cyborg de la philosophe Donna Haraway, dans lequel elle parlait de la notion de cyborg et du fait que, à l’époque déjà, la technologie et les humain·es ne faisaient qu’un·e », explique la photographe installée à Florence. Mais, en constante évolution, la technologie influence désormais autant les êtres humains que ceux-ci l’améliorent. Comment, alors, illustrer cette connexion complexe ? Comment révéler les liens qui nous unissent ? Guidant ses modèles, Alisa Martynova érige un univers fait de « monstres de Frankenstein » modernes, éclairés par des halos bleutés et fracturés de rainures familières – celles qu’on aperçoit lorsqu’on casse l’écran de nos portables. « Dans ce projet, on comprend que tout n’est pas noir et blanc (…), on retrouve l’idée d’une technologie qui a sa propre vie », ajoute l’artiste.
Un travail futuriste à retrouver dans Focus #75