Du 16 novembre 2023 au 7 janvier 2024, GLAZ festival investit de nombreuses institutions culturelles à Rennes et en Bretagne avec une programmation pointue de trente artistes visuel·les émergent·es et de renom. Pour sa toute première édition, le nouvel évènement dédié à la photographie dévoile différents portraits engagés de notre monde en crise. Un rendez-vous prometteur à découvrir de toute « URGENCE(S) », comme l’indique sa thématique.
Qu’elle soit de vivre ou d’agir, l’urgence rythme notre quotidien. Davantage, encore, depuis quelques années face aux bouleversements climatiques. Alors que le secteur culturel se retrouve de plus en plus fragilisé, GLAZ festival se lance un défi de taille : organiser les rencontres internationales de la photographie à Rennes et en Bretagne. Et, à l’occasion de cette première édition, la programmation met en lumière les visions variées de trente photographes autour de la thématique « URGENCE(S) ». Bien que Jean-Christophe Godet, le directeur artistique de l’évènement, caractérise ce pari comme « un peu fou », GLAZ festival affiche une première édition exaltante composée d’une grande pluralité d’œuvres engagées questionnant notre perception du monde qui nous entoure.
Mot breton n’ayant aucune équivalence en français, glaz permet de définir les envoûtantes nuances de couleurs que peuvent prendre la mer et le ciel. De cette manière, GLAZ festival symbolise la diversité des regards à l’égal de la diversité des couleurs. Au total, trente artistes reconnu·es et émergent·es venu·es du monde entier exposent leurs images dans des structures partenaires à Rennes et plus largement dans la région péninsulaire. Des écritures artistiques, personnelles et engagées réunies par un objectif commun : offrir aux visiteurices différentes perspectives du tumulte de notre société afin de mieux l’analyser.
Des engagements pluriels
Par le biais de cette vaste programmation, GLAZ festival met un point d’honneur à montrer des artistes de tous horizons. Au cœur de l’université Rennes 2, Alice Pallot expose son saisissant projet Algues maudites. La photographe française donne à voir la prolifération des algues toxiques sur les côtes bretonnes. À mi-chemin entre les sciences et l’art, cette série alerte sur la dangerosité de l’agriculture intensive et l’importance de considérer l’urgence d’agir face au réchauffement climatique. Puis, entre autres artistes internationaux·ales, Anastasia Samoylova présente FloodZone. Sur les cimaises du Phakt – centre culturel Colombier, l’autrice née en Russie et installée à Miami illustre avec créativité les changements environnementaux des villes côtières du sud des États-Unis.
Dans une tout autre thématique, la photogrpahe pakistanaise Tami Aftab dévoile avec légèreté et une pointe d’humour l’handicap qui rythme le quotidien de sa famille. À travers The Dog’s in the Car, elle collabore avec son père atteint d’hydrocéphalie, une maladie provoquant une perte de mémoire à court terme unique. Entre portraits et mises en scène, Pavlo Borshchenko, quant à lui, s’interroge sur les enjeux sociaux que vit le pays dont il est originaire, l’Ukraine. En plus des nombreuses expositions offrant des histoires aussi personnelles qu’universelles, plusieurs évènements tels que des performances, projections, ateliers et conférences viendront ponctuer le festival. Une première édition inspirante et fourmillante qui donne de précieuses clés de compréhension sur le monde actuel.