Jusqu’au 25 août, la Maison Européenne de Paris accueille les images du photographe américain Henry Wessel à l’occasion de l’exposition Dark Thread. Une échappée en plein cœur du Far West.
Déserts à perte de vue, canyons vertigineux, stations d’essence au milieu de désert… L’Ouest des États-Unis ne cesse de fasciner. C’est ce charme iconique qui a poussé Henry Wessel à parcourir ce territoire vaste en 1969. Frappé par la lumière éblouissante de Los Angeles, il a tenté de retranscrire dans ses photos. C’est avec son appareil Leida de 35mm qu’il parvient à transformer le banal du quotidien américain en un spectacle éclatant. Chacun de ses clichés fait travailler l’imaginaire. Un film muet dans lequel chaque image évoque une scène. L’artiste a pour habitude de mettre ses planches contacts de côté pendant un an afin de sélectionner les photos qui formeraient la meilleure trame. Un procédé lui permettant davantage d’objectivité.
Une touche d’humour et d’ironie
Une des trois séries exposées, Incidents, emmène le visiteur dans un story-board constitué de 27 œuvres. Ses aventures forment une carte de l’Ouest américain, du Wyoming à la Californie, en passant par le Colorado et le Nevada. Derrière son objectif, des inconnus qui ne se doutent pas que leurs quotidiens soient le sujet favori d’Henry Wessel. Attentif aux détails, ce dernier ajoute toujours une touche d’humour et d’ironie. Avec sa deuxième série, Sunset Park, il partage ses déambulations nocturnes dans une banlieue pavillonnaire. Le spectateur est ainsi plongé dans une atmosphère dramatique où la faible lueur vient des maisons. C’est au cours de la sélection des images de la troisième série, A Dark Thread, avec l’équipe de la MEP, qu’ Henry Wessel s’est éteint, en septembre 2018. Un projet complété par des écrits. Un hommage à un raconteur d’histoires.
© Henry Wessel; courtesy Pace/ MacGill Gallery, New York