Jusqu’au 19 mai 2024, la photographe Isabelle Vaillant investit L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, en proposant une exposition rétrospective. Trois séries sont présentées et toutes sont le fruit d’une réflexion sur le corps, l’intime et l’enfance.
L’espace photographique L’Enfant Sauvage, à Bruxelles, accueille une exposition d’Isabelle Vaillant jusqu’au 19 mai. C’est pendant le ON-OFF des Rencontres d’Arles que Pauline Caplet, fondatrice de la galerie, découvre le travail de la photographe : une rétrospective de vingt ans d’images qui prend la forme d’une projection, qui laisse défiler sous nos yeux l’étrangeté de la vie sous toutes ses formes. Ce fut un coup de cœur. La galerie bruxelloise a ainsi voulu inviter la photographe qui, à travers trois séries majeures, pose son regard sur les corps, l’enfance, l’isolement et la solitude, le rituel, les paysages âpres et désolés. Une quête personnelle au sein de tout ce qui constitue une construction intime. Le quotidien est toujours questionné et passé au crible. La photographie n’est que l’un des multiples moyens déployés par l’artiste pour mener cette recherche qu’elle a entamée en se servant des crayons, du fusain, d’encre, de stylos et de toute sorte de papiers.
Une perception sensible du réel
Avec sa perception sensible du réel, Isabelle Vaillant parvient à en extraire l’essence, tantôt mystérieuse et étrange, tantôt poétique, lumineuse, voire ésotérique… Son approche est intuitive, animale, elle photographie comme elle respire sans se fixer de règles au préalable. Cette histoire qu’elle tisse, elle ne voit la lumière qu’après vingt ans de réflexion et d’accumulation de milliers de clichés. Les chapitres « révélateurs » de cet ouvrage visuel se déroulent, enfin, lors de cette exposition. En effet, la photographe n’a exhumé que récemment cette archive, renfermée pendant des années dans des boîtes, stockées sans chronologie aucune, « comme des fragments éclatés d’un miroir qu’il a fallu ré-assembler pour incliner la psyché afin qu’elle puisse réfléchir l’ombre diffuse d’un passé à la lumière du présent » , commente Gilou Le Gruiec, commissaire d’exposition. « L’appareil photographique viendra poursuivre cette quête et devient alors un outil de plus pour retranscrire son monde, pour faire la nique au temps qui passe, comme une possibilité de plus de transfigurer sa réalité. »