Laurent Lafolie à Transfo : en quête d’un monde sensible

05 octobre 2023   •  
Écrit par Costanza Spina
Laurent Lafolie à Transfo : en quête d’un monde sensible
© Marc Domage
© Marc Domage
© Marc Domage
© Marc Domage

Jusqu’au 28 octobre, Transfo, l’espace d’exposition d’Emmaüs Solidarité, accueille Missingu, une installation de Laurent Lafolie. Par un jeu de tissus et de transparences, elle nous confronte à des portraits frontaux, qui interrogent la possibilité d’une société sensible.

Transfo est un espace unique dans son genre. Fondé par Emmaüs Solidarité dans le 10e arrondissement de Paris, il est au cœur d’un centre d’hébergement d’urgence. La programmation tourne, depuis toujours autour de la création contemporaine, la lutte contre l’exclusion et l’engagement citoyen. Jusqu’au 28 octobre, le centre accueille Missingu (2010-2023), une exposition de Laurent Lafolie, artiste emblématique d’un courant de contre-culture photographique. Ses œuvres jouent avec notre perception et modifient notre rapport à l’image, en le rendant multisensoriel. De simples tirages, elles deviennent des véritables installations. C’est donc sous la verrière de Transfo que Lafolie installe ces visages en suspension, flottant sur un tissu transparent. Ils nous interpellent, sans équivoques, en nous offrant la possibilité d’un monde sensible qui ne fuit pas les émotions et renoue avec un sens d’humanité.

Transfo : une programmation engagée et citoyenne

Situé dans la rue Jacques Louvel-Tessier, Transfo-Emmaüs Solidarité peut accueillir jusqu’à 54 personnes sans-abri. L’espace dispose également d’un auditorium, d’ateliers au rez-de-chaussée ainsi que d’un espace d’expositions à l’étage. Selon les mots de Vincent Sabourin, responsable communication, culture et mécénat de l’association, interrogé par le Quotidien de l’Art, l’enjeu pour le centre est de donner vie à une programmation qui unit « la création contemporaine, la lutte contre l’exclusion et l’engagement citoyen ». La médiation de l’espace est assurée par des personnes en insertion professionnelle, exclues du marché du travail car se trouvant en situation de précarité humanitaire. Les habitant·es du lieu sont ainsi invité·es à se l’approprier, à participer à ses activités ou à en proposer. Avec l’exposition Missingu, le photographe Laurent Lafolie veut donner libre cours à l’expression d’une contre-culture photographique, profondément humaniste, explorant des langages capables de la rendre plus accessibles et près du réel. Ainsi, son installation est une invitation à imaginer un monde où l’humanité serait encore capable de s’émouvoir. Avant Lafolie, le centre a exposé les œuvres d’artistes comme Jacob Khrist, Nil Yalter, Abdul Saboor ou encore Vera Molnár. En novembre, le centre accueillera Annette Messager. Des artistes qui selon Vincent Sabourin, « par leurs actions ou propos dans leur travail, montrent l’engagement de l’art contre l’exclusion ».

© Marc Domage
© Marc Domage

© Marc Domage
Explorez
La sélection Instagram #512 : amour censure, amour sincère
© Aniela Kurkiewicz / Instagram
La sélection Instagram #512 : amour censure, amour sincère
« Il n’y pas d’amour censure, il n’y a que d’l’amour sincère », chante Hoshi. Peut-être ces paroles rythmeront-elles la marche des...
24 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Marie-Laure de Decker à la MEP : le regard sensible d’une photojournaliste
Valéry Giscard d’Estaing devant sa télévision, le soir de son élection comme président de la République française, Paris, 19 mai 1974 © Marie-Laure de Decker
Marie-Laure de Decker à la MEP : le regard sensible d’une photojournaliste
Jusqu’au 28 septembre 2025, l’œuvre de Marie-Laure de Decker s’expose à la Maison européenne de la photographie. Au fil de sa carrière...
23 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
© Caroline Sohie
Caroline Sohie : « La beauté des images n’est pas sans conséquence, elle a un poids »
Autrefois carrefour de la traite et du commerce colonial, Bagamoyo, sur la côte tanzanienne, juste en face de Zanzibar, est aujourd’hui...
21 juin 2025   •  
Écrit par Cassandre Thomas
Raymond Depardon, l’éloge du passage
© Raymond Depardon
Raymond Depardon, l’éloge du passage
La Galerie Magnum présente Raymond Depardon : Passages, une rétrospective visible jusqu'au 26 juillet 2025. À travers une...
18 juin 2025   •  
Écrit par Costanza Spina
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Focus #79 : pour Rose Mihman, la beauté est picturale
05:59
Focus #79 : pour Rose Mihman, la beauté est picturale
C’est l’heure du rendez-vous Focus ! En pleine préparation de l’exposition Sous les paupières closes, présentée à la Fisheye Gallery...
25 juin 2025   •  
Écrit par Lou Tsatsas
PMA : Valentine de Villemeur et son combat pour être mère
© Valentine de Villemeur
PMA : Valentine de Villemeur et son combat pour être mère
Dans I’ve Always Wanted to Be a Mom, Valentine de Villemeur se livre pour la première fois à une approche autobiographique. Comme son...
25 juin 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
La FUJIKINA Arles, quand l'art rencontre la technique
© Gregory Halpern / Magnum Photos
La FUJIKINA Arles, quand l’art rencontre la technique
Du 8 au 12 juillet 2025, la FUJIKINA, manifestation mondiale autour de la culture photographique créée par Fujifilm, revient pour une 2e...
24 juin 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
La sélection Instagram #512 : amour censure, amour sincère
© Aniela Kurkiewicz / Instagram
La sélection Instagram #512 : amour censure, amour sincère
« Il n’y pas d’amour censure, il n’y a que d’l’amour sincère », chante Hoshi. Peut-être ces paroles rythmeront-elles la marche des...
24 juin 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot