Le monde hors limites de Tanya Podubienko

16 août 2024   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Le monde hors limites de Tanya Podubienko
© Tanya Podubienko
© Tanya Podubienko

Entre natures mortes et portraits loufoques, Tanya Podubienko donne à voir un monde coloré où les expérimentations visuelles et autres accidents s’imposent comme des produits de son imagination débordante.

Un bouquet dans un cornet de frites McDo, des portraits aux visages fruités, une paire de fesses dont la blancheur contraste avec l’herbe verdoyante où elles sont installées … Dans l’univers de Tanya Podubienko, photographe autodidacte passionnée par l’argentique, la logique s’estompe au profit d’un imaginaire débordant. « Le monde n’est, selon moi, pas limité aux frontières physiques. Je crois en une connexion transcendante avec l’énergie qui tourbillonne autour de nous. C’est ainsi que naissent mes images, explique-t-elle. Elles me parviennent généralement avant de dormir ou immédiatement après le réveil. Il peut s’agir d’une représentation complète ou d’un détail murmuré, à partir duquel je finirai par assembler un puzzle complet. » S’armant de films périmés et de boîtiers instantanés, elle laisse l’incertitude guider ses pas, orienter son regard, persuadée qu’une bonne ou une mauvaise composition n’existe pas – seul compte le dialogue qu’elle instaure avec son·a regardeur·se. Alors, non sans humour, elle plonge dans l’insolite, joue avec les échelles et les gros plans, renforce les flashs pour révéler d’étranges mises en scène et faciliter un dialogue avec l’imperceptible. Un dialogue prônant une liberté totale, une exaltation par l’inexplicable à l’image de ses créations. « Tant que notre existence prend la forme d’un corps humain, tout passe par celui-ci, même la pensée. Il se souvient, apprend, analyse. Il reflète notre réalité, et lui sert de portail. Mais cette porte s’ouvre dans les deux sens : on peut donc également entrer dans un monde où les notions de genre, de beauté et autres opinions archaïques n’existent plus pour nous définir », affirme-t-elle.

nature morte fruits et fleurs
© Tanya Podubienko

portrait seins nus
© Tanya Podubienko

portrait broccoli
© Tanya Podubienko

fleurs prises au flash
© Tanya Podubienko
pieds et trognon de pomme
© Tanya Podubienko

bouquet de jonquille porté par des pieds
© Tanya Podubienko

homme mangeant une brochette
© Tanya Podubienko

portrait de fantôme
© Tanya Podubienko

portrait de fantôme
© Tanya Podubienko

flou artistique
© Tanya Podubienko
fleur psychédélique
© Tanya Podubienko

À lire aussi
Focus #31 : Sari Soinnen illustre ses trips sous LSD
Focus #31 : Sari Soinnen illustre ses trips sous LSD
C’est l’heure du rendez-vous Focus de la semaine ! Aujourd’hui, lumière sur Sari Soinnen. La photographe finlandaise a imaginé…
21 décembre 2022   •  
Écrit par Apolline Coëffet
« Je vais te tuer à la hache et te manger », la déclaration d'amour hilarante de Karolina Wojtas à son frère
« Je vais te tuer à la hache et te manger », la déclaration d’amour hilarante de Karolina Wojtas à son frère
À coups de flash, de portraits horrifiques et de fausses séances de torture, Karolina Wojtas donne vie, dans We can’t…
07 avril 2022   •  
Écrit par Lou Tsatsas
Explorez
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025 © Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou lui donne carte blanche jusqu’au 22 septembre 2025, dernier accrochage avant la fermeture du bâtiment pour cinq ans de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
© Melina Barberi
Pentax x Nation Photo x Fisheye : trois visions du surréalisme à Arles
À l’occasion des Rencontres d’Arles 2025, Fisheye Magazine, en collaboration avec Pentax et Nation Photo, a lancé un concours de...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Fabrice Laroche
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
© Miriana Corabi / Instagram
La sélection Instagram #513 : les yeux dans les yeux
À travers des autoportraits, des photographies de leurs proches et d'inconnu·es, les artistes de notre sélection Instagram de la...
01 juillet 2025   •  
Écrit par Lucie Donzelot
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
© Luke Evans
Fisheye #72 : la photographie comme acte de résistance
À travers son numéro #72, Fisheye donne à voir des photographes qui considèrent leur médium de prédilection comme un outil de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans à la Bpi, janvier 2025 © Centre Pompidou
Wolfgang Tillmans revient sur sa carte blanche au Centre Pompidou
Le Centre Pompidou lui donne carte blanche jusqu’au 22 septembre 2025, dernier accrochage avant la fermeture du bâtiment pour cinq ans de...
03 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Two Dinners, 2024 © Nyo Jinyong Lian
Sous les paupières closes : un rêve surréaliste à Arles
Du 7 juillet au 5 octobre 2025, la Fisheye Gallery ouvre son espace arlésien à quatre artistes émergentes : Eloïse Labarbe-Lafon, Anna...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Fisheye Magazine
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
© Marco Dos Santos
Marco Dos Santos fait feu de tout bois
Mais peut-il seulement tenir en place ? Depuis plus de vingt ans, Marco Dos Santos trace une trajectoire indocile à travers les scènes...
02 juillet 2025   •  
Écrit par Milena III