
Les éclats de rire, l’eau qui éclabousse les passant·es, les courses effrénées aux abords du bassin, les éternels concours de brasse, le soleil étincelant… L’univers des piscines fascine et nous rappelle de tendres moments passés au creux de l’été. Et, c’est en passant par hasard dans un parc où se trouvait l’une d’elles que Benjamin Cremel a eu un déclic. « Instantanément, j’ai replongé dans mes souvenirs. Un jour j’ai été à la place de ses enfants, tous plus fous les uns que les autres. La période estivale réveille une sorte de douce mélancolie en moi, elle modifie ma relation au temps et aux autres », confie le photographe. À travers Floating Memory, l’artiste illustre les réminiscences de sa jeunesse de manière créative et audacieuse. Le flou s’empare de sa mémoire et compose un récit surréaliste. « Cette approche est plus expérimentale, construite exclusivement autour de cette abstraction et cette dimension figurative. Là où mon travail généralement est plus descriptif et fidèle au réel. J’ai vraiment voulu mettre en image un sentiment plus intime, qui relève de l’introspection », précise-t-il. Les corps se métamorphosent et se confondent avec l’eau. Les couleurs acidulées deviennent protagonistes de cette reconstruction d’une mémoire aussi mélancolique que joyeuse. « Le flou ne conserve que l’essentiel. J’ai souhaité renforcer cette vision presque fantastique en rendant les couleurs intensément vivantes, comme des tâches qui persistent sur la rétine et dans les mémoires », conclut le photographe. À l’image d’un test de Rorschach, les clichés de Benjamin Cremel nous invitent à explorer notre imaginaire et à interroger nos souvenirs d’un temps passé.











