Nos coups de cœur #353, Antonio Maria Storch et Claudia Fuggetti – tous deux italiens – explorent des territoires. L’un propose une vision graphique de l’espace urbain, et l’autre imagine une nature futuriste, transformée par le réchauffement climatique.
Antonio Maria Storch
Fasciné depuis toujours par le 8e art, Antonio Maria Storch s’est initié au médium aux côtés du photographe mexicain Alejandro Gómez de Tuddo, venu passer quelque temps chez lui. « Il a pris, à ce moment, le temps de m’emmener en voyage avec lui, et de m’expliquer comment prendre des photos, se souvient-il. En 2015, j’ai visité Mexico, et j’ai su que je voulais faire de cette activité mon métier. » Berlin, Paris, New York, Naples… Au fil de ses études, le jeune auteur, né en 1997, découvre de nombreux territoires, qui l’inspirent et façonnent son esthétique. « J’aime explorer et documenter les espaces urbains, riches en mythes et secrets. Je repère les contrastes architecturaux, culturaux et sociaux, les traces d’histoires, les couleurs… Tous ces éléments qui se perdent dans l’ombre ou se révèlent à la lumière », explique-t-il. Inspiré par les photographes de Magnum Photos, Antonio Maria Storch s’attache à révéler sa propre vision des villes. En distillant, tel un peintre, des touches de couleurs, des lignes graphiques, dans un monde grisâtre, il parvient à illustrer ses propres errances avec singularité.
© Antonio Maria Storch
Claudia Fuggetti
« J’aime explorer notre relation à la technologie. Je m’intéresse également au dérèglement climatique. Mais ce qui me plaît avant tout, c’est la genèse de l’image elle-même »
, déclare Claudia Fugetti. La photographe italienne, née en 1993 a commencé à s’intéresser au médium à l’adolescence, en publiant sur MySpace ses réalisations. Diplômée d’une licence en héritage culturel et d’un master en photographie, elle s’attache désormais à repousser les frontières de l’image, tout en s’intéressant à nos besoins existentiels. Au cœur de ses travaux ? L’urgence écologique. « Hot Zone est née à un moment compliqué. En 2019, j’étais insomniaque et très anxieuse face au futur de la race humaine. Mes rêves se mêlaient au réel, et j’ai commencé à recréer mes apparitions nocturnes en images, de manière obsessionnelle. En 2020, nous avons appris qu’il nous restait seulement sept ans avant que le réchauffement climatique n’altère notre existence de manière irréversible », explique l’artiste. Teintées de couleurs surnaturelles, évoquant des paysages futuristes et dystopiques, les images de la série nous immergent dans un univers dépeuplé, où une nature nouvelle aurait repris ses droits.
© Claudia Fuggetti
Image d’ouverture : © Claudia Fuggetti