Nos coups de cœur #376, Dimitri Lanctuit et Manon Gardelle mettent tous deux l’accent sur l’esthétique. L’un développe une série de diptyques monochromes, et l’autre questionne notre monde en couleurs.
Dimitri Lanctuit
« Mon approche photographique mêle l’esthétique au documentaire. Elle présente une vision plutôt sombre, poétique et subjective du réel »,
déclare Dimitri Lanctuit. Photographe autodidacte de 23 ans, installé entre Kiev et Paris, l’auteur a découvert la pratique de l’argentique en 2019. Depuis, il développe une pratique sensible, monochrome, où l’étrange et l’ordinaire se mélangent. « Lorsque je shoote, je quadrille l’espace et tente d’en révéler les détails, les anomalies, les convergences. La thématique se révèle dans un second temps », confie-t-il. Dans Ex-aequo, un projet photographique pensé en diptyque, Dimitri Lanctuit fait dialoguer les regards et les postures de ses sujets avec des objets inertes, des éléments de son environnement. Ruines éphémères et moments de grâce se croisent alors, et tissent des récits énigmatiques, aux multiples lectures. « Je pense, au cœur de mes séries, traiter de notions telles que la solitude, l’errance ou encore l’identité », précise l’auteur. Et, dans l’abstraction, la bizarrerie des pairs qu’il compose, le photographe nous invite à questionner nos propres relations à ces thématiques.
© Dimitri Lanctuit
Manon Gardelle
C’est après avoir étudié les arts plastiques et le cinéma, et avoir travaillé en tant que cadreuse et cheffe opératrice, que Manon Gardelle s’est tournée vers la photographie. Formée dans des workshops – notamment par Oliviero Toscani ou encore Charlotte Abramow – elle développe aujourd’hui un travail coloré et engagé. « Mes thèmes favoris ? Notre impact sur le déclin écologique, l’interrogation identitaire, les injustices envers les femmes, et, plus récemment les maladies incurables », énumère-t-elle. Plaçant l’humain au cœur de ses compositions, l’artiste fait du médium un exutoire, une source de créativité poétique, un moyen d’expression libéré, loin des barrières du réel. « Mes inspirations peuvent se résumer à un petit rien et un grand tout, ajoute-t-elle. De ma voisine qui a vécu une rupture amoureuse douloureuse à notre responsabilité face à l’état de notre planète ! ». Proche des codes de la photographie de mode, Manon Gardelle donne néanmoins à l’esthétique une place de choix. Passionnée, elle fait de ses images des œuvres douces aux couleurs pops et à la profondeur insoupçonnée.
© Manon Gardelle
Image d’ouverture : © Manon Gardelle