Jade Arrighi et Alice Angelini, nos coups de cœur de la semaine, ont en commun un attrait pour une esthétique faite de contrastes et de couleurs vives. Si la première cherche à saisir l’essence de son époque, la seconde célèbre les détails du quotidien.
Jade Arrighi
Des individus au visage partiellement masqué affrontent l’objectif d’un regard franc. D’autres détournent les yeux pour se perdre dans leurs pensées. Parfois, ces êtres solitaires se réunissent dans des embrassades. À l’image, ces portraits offrent du contraste à coup de flash et de couleurs saturées. « Je m’efforce de mettre en lumière les actrices et acteurs qui marquent profondément la culture ainsi que les gens qui me touchent. Mon voyage artistique consiste à immortaliser ces individualités inspirantes. Chaque cliché devient ainsi un fragment mémorable et participe à ce que notre époque soit rappelée et célébrée pour les contributions uniques de celles et ceux qui l’animent », assure Jade Arrighi. C’est dans le souvenir de ses parents, qui « adoraient capturer des moments de [leur] vie, avec des jetables ou les premiers numériques », que l’artiste franco-algérienne s’est tournée vers des études de graphisme et de photographie. Finalement, ses compositions, réalisées à l’aide d’un boîtier argentique, résultent toutes de rencontres, avec autrui ou avec le paysage, qui l’ont marquée.
Alice Angelini
« Depuis l’enfance, je ressens le besoin de m’exprimer de manière créative, que ce soit par l’écriture, l’apprentissage des langues ou la peinture. Après avoir développé un lien étroit avec la musique, j’ai trouvé que la photographie était le moyen le plus approprié pour transmettre mon point de vue et mon état d’esprit », explique Alice Angelini. Née dans un petit village italien bordant la mer Adriatique et désormais installée à Amsterdam, l’artiste a toujours puisé son inspiration dans les paysages, sauvages ou urbains, qui l’entoure.« Je suis fascinée par les détails banals que je rencontre dans ma vie quotidienne : les jeux d’ombre et de lumière dans mon appartement, la forme esthétique d’une fleur ou la forme parfaite d’un objet dans la rue… Je m’efforce d’absorber tout ce qui est beau à mes yeux avant de capturer une image », poursuit-elle. Au fil de ses tirages se découvre une poésie des contrastes, faite d’expérimentations. Souvent, ses sujets ne laissent ainsi paraître que leur silhouette, dans un noir profond, comme pour mieux attirer le regard sur un élément inattendu.