Les coups de cœur #485 : D.M. Terblanche et Juliette Seguin

Les coups de cœur #485 : D.M. Terblanche et Juliette Seguin
© D. M. Terblanche
© D. M. Terblanche

D.M. Terblanche et Juliette Seguin, nos coups de cœur de la semaine, se servent de leur boîtier pour sonder le monde alentour. Les deux photographes transforment ainsi le quotidien en mettant l’accent sur les émotions brutes.

D.M. Terblanche

Qui se cache derrière le pseudonyme D.M. Terblanche ? Artiste multidisciplinaire agé·e de 26 ans, iel a commencé à côtoyer la photographie comme la plupart des adolescent·es de notre époque, soit, en réalisant des autoportraits dans sa chambre, avec son téléphone portable. « C’est ainsi que j’ai appris à créer : en employant ou bien très peu de choses, ou bien tous les moyens à disposition », confie le·a photographe né·e à Pretoria, en Afrique du Sud. D.M. Terblanche en aura conservé, aujourd’hui, un goût prononcé pour le format du portrait, qui lui permet d’exprimer avec concision des expériences de vie et des émotions denses et concentrées. « Souvent, jévoque le traumatisme, la terreur et l’incertitude dans le même geste que l’amour, la loyauté et la nostalgie », explique-t-iel. Inspiré·e par sa propre solitude, D.M. Terblanche expérimente autour du processus photographique, pour perpétuer les métamorphoses et tenter de se surprendre ellui-même chaque jour un peu davantage.

© D. M. Terblanche
© D. M. Terblanche
© D. M. Terblanche
© D. M. Terblanche
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© Juliette Seguin

Juliette Seguin

Au fil de Repérages, Juliette Seguin distille la trace d’une présence humaine. Parfois, des êtres apparaissent, au loin ou de dos, comme pour laisser une distance nécessaire à la projection. « J’ai commencé en voulant faire du documentaire et, ces derniers temps, je suis plutôt dans une forme entre le reportage et la photographie liminale. Je dirais que ma pratique s’articule principalement autour de la figuration de personnes, d’animaux, de lieux, le tout formant un commun de “paysages émotionnels”. Je suis à la recherche du glitch, du moment flottant et inquiétant », explique-t-elle. Puisant son inspiration dans La Vie matérielle (1988) de Marguerite Duras, l’artiste et étudiante à l’ENSP d’Arles se livre ainsi à une dissection du quotidien pour mieux le transformer en « un film qui n’existera jamais »« Dans cet espace, les personnes deviennent personnages, les animaux peuvent être appréhendés comme des manifestations de craintes, les lieux comme des ambiances. Dans cette série, il est question d’une fiction en devenir, latente. C’est une quête de familiarité aussi bien qu’une mise à distance du réel », précise-t-elle.

© Juliette Seguin
© Juliette Seguin
© Juliette Seguin
© Juliette Seguin
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