Jaewon Choi et Léna Charlon, nos coups de cœur de la semaine, utilisent leur boîtier à des fins de documentation. Le premier immortalise les rues quand la seconde saisit les émotions qui se révèlent lors de performances artistiques.
Jaewon Choi
« Photographe de rue et artiste humaniste », ainsi qu’il se décrit, Jaewon Choi a troqué Séoul, en Corée du Sud, pour Toronto, au Canada. Ce voyageur au cœur de l’existence s’efforce de capturer l’essence intemporelle de ses sujets, à travers des compositions pensées avec soin et un vrai sens de la géométrie. « Je me concentre toujours sur les nuances de la vie quotidienne, les paysages sereins de la nature et l’interaction intrigante de la lumière et des formes, qu’elles soient naturelles ou créées par l’homme », explique-t-il. Ses objets de préoccupation ? Le plus souvent, les activités humaines, voire parfois les conditions de travail qui existent au sein de la société qu’il côtoie. Fasciné par le photojournalisme, Jaewon Choi explore ainsi le médium en le positionnant à la fois à la manière d’une forme d’art échappant à la temporalité, et d’un outil de documentation de l’ordinaire. En résulte une photographie puissante, sobre et pertinente.
Léna Charlon
« J’aime me fondre dans le décor et immortaliser les personnes au moment où elles oublient l’objectif, se lâchent et me livrent des réactions naturelles. Pour moi un cliché est réussi quand il peut vraiment transporter le public dans un lieu, une ambiance, une émotion ou un moment de vie », explique Léna Charlon. Également monteuse et réalisatrice, c’est sur les plateaux et dans les salles de concert que la photographe officie. À l’image, des silhouettes sombres se détachent de fonds colorés allant de l’indigo à l’orangé. Dans ces séquences proches du cinéma, une de ses plus importantes sources d’inspiration, les sensations semblent intensifiées par des lumières vives. « Ayant grandi à Biarritz, j’ai suivi de près la carrière du groupe La Femme, que j’apprécie particulièrement. J’ai eu la chance de les photographier pendant un de leurs passages à l’Olympia, se souvient-elle. Plusieurs mois après, je leur ai demandé si je pouvais leur réaliser un clip alternatif sur leur morceau “Contaminado” et iels ont accepté. C’est un projet que j’affectionne car il fait vraiment le pont entre mon travail en photo et en vidéo. »