Nos coups de cœur de la semaine, Guillaume Nedellec et Simona Pampallona, nous plongent tous·tes deux dans une esthétique en clair-obscur, le temps d’une pause dans l’existence. Le premier évoque la triste fin progressive d’une congrégation religieuse, tandis que la seconde capture ses promenades quotidiennes dans la capitale italienne.
Guillaume Nedellec
« Avec Seule Étoile, l’élan d’une vocation, je réalise un travail pictural autour du crépuscule de la congrégation des sœurs hospitalières de Beaune. J’y parle de l’altruisme de ces femmes extraordinaires qui ont dédié leur vie aux malades et à Dieu », explique Guillaume Nedellec. Ce dernier a entamé cette série à la suite d’une demande de sa compagne, qui souhaitait avoir « un beau portrait » de sa tante Louise, l’une des femmes qui ont fait ce vœu religieux. « Depuis 1971, plus aucune sœur ne les a rejointes. La congrégation va donc probablement s’éteindre dans les années à venir. En réalisant ce travail, j’ai immédiatement été touché par leur don à l’autre, qu’il soit Homme ou Dieu. Lors de mes différents séjours parmi elles, j’ai compris leur chemin de vie, leur engagement et leur foi. Je me suis laissé guider par nos échanges et par les lieux d’où émanent tant de vibrations », poursuit-il. À mesure qu’il leur rend visite, le photographe remplit des carnets de notes et multiplie les enregistrements de leurs conversations. Réalisés à la chambre sur plans-films couleur, ses tirages cristallisent ainsi avec pudeur le tournant d’une histoire vieille de six cent ans qui semble tristement vouée à ne plus être qu’un souvenir.
Simona Pampallona
« Je photographie depuis l’âge de 15 ans, et je n’ai jamais pensé à faire autre chose dans la vie », assure Simona Pampallona. Accompagnant des réalisateurices telles qu’Alice Rohrwacher, elle alterne souvent entre son activité de photographe de cinéma et ses projets d’autrice. Très attachée à sa ville d’origine, Rome, la photographe capture inépuisablement son mouvement, ses lumières et ses habitant·es. Friande de pouvoir découvrir des endroits inexplorés sans avoir besoin de voyager, son dernier projet raconte ses promenades à travers les rues de son quartier, et ses nombreuses interrogations quotidiennes. « Parfois, je me demande si je peux transformer mes pensées en photographies et parfois, je me demande le contraire : les photos peuvent-elles se transformer en pensées ? », sonde-t-elle.