Les coups de cœur #500 : Romain Ruiz et Julián Cárdenas

Les coups de cœur #500 : Romain Ruiz et Julián Cárdenas
© Julián Cárdenas
© Romain Ruiz

Romain Ruiz et Julián Cárdenas, nos coups de cœur de la semaine, explorent le monde extérieur pour trouver l’inspiration. Le premier sillonne la France quand le second se perd dans les rues de New York.

Romain Ruiz

Inspiré par des choses aussi éclectiques que la littérature fantastique, le réalisme magique, la sociologie ou les enquêtes immersives sur la France et le monde rural, Romain Ruiz poursuit depuis quelques temps déjà l’objectif de porter un regard sur une France rarement vue. France Parallaxe, série au long cours, naît d’un désir de documenter les évènement culturels, religieux et folkloriques qui rythment la vie de campagnes hexagonales. « Ces moments jouent ainsi un rôle essentiel dans la construction des identités locales », affirme-t-il. « Je tends à capturer l’évolution de ces rites, m’immerge dans les cérémonies et les cortèges, capture des moments d’intimité, de légèreté et d’humour et à la recherche de compositions brutes, chargées et baroques », raconte-t-il. L’emploi du flash, de même que la dimension ésotérique des célébrations, lui permettent d’explorer les frontières entre le réel et le surnaturel. « Ces contrastes créent une véritable “cassure” de la réalité, dans laquelle des personnages fantastiques de contes viennent s’immiscer », explique-t-il. Situé entre le réaliste et l’onirique, le travail photographique de Romain Ruiz étonne, et offre une visibilité à une diversité souvent méconnue.

© Romain Ruiz
© Romain Ruiz
© Romain Ruiz
© Romain Ruiz
© Romain Ruiz
© Julián Cárdenas

Julián Cárdenas

Dans des monochromes jouant avec les lumières et les ombres se révèle l’intensité de New York. Les silhouettes qui s’affairent dans les rues comme les gratte-ciel peuplés d’une multitude d’individus cristallisent une solitude moderne. Les rares visages qui nous font face sont rendus flous par le mouvement incessant, comme pour signifier le trouble. Pour cette série, Julián Cárdenas, à l’origine de ces images, s’est intéressé aux caractéristiques extérieures du silence, à « ces moments de tensions internes » qui nous habitent. « Ma nécessité de prendre des photos vient de la vie elle-même, des émotions et des sentiments que je trouve dans les paysages ou les personnes qui me touchent. Et, bien sûr, la mort m’inspire. Tout meurt, sauf l’art », explique-t-il. Établi en Colombie et plus précisément à Bogota, ville qui l’a vu naître et grandir, le photographe perçoit ainsi son médium comme une autre manière d’écrire de la poésie.

© Julián Cárdenas
© Julián Cárdenas
© Julián Cárdenas
© Julián Cárdenas
À lire aussi
Les coups de cœur #497 : Leila Calvaruso et Danae Panagiotidi
© Leila Calvaruso
Les coups de cœur #497 : Leila Calvaruso et Danae Panagiotidi
Leila Calvaruso et Danae Panagiotidi, nos coups de cœur de la semaine, documentent la vie quotidienne à l’aide de leur boîtier. La…
17 juin 2024   •  
Les coups de cœur #496 : Frédéric Murarotto et Benjamin Achour
© Benjamin Achour
Les coups de cœur #496 : Frédéric Murarotto et Benjamin Achour
Frédéric Murarotto et Benjamin Achour, nos coups de cœur de la semaine, offrent d’autres perspectives aux sujets qu’ils immortalisent. Le…
10 juin 2024   •  
Explorez
Les images de la semaine du 30.09.24 au 06.10.24 : raconter des histoires méconnues
ColMhyBio © Grégoire Delanos
Les images de la semaine du 30.09.24 au 06.10.24 : raconter des histoires méconnues
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, celles et ceux qui officient dans le monde du 8e art utilisent différents supports pour raconter...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Frédéric D. Oberland : la victoire de l'invisible
© Frédéric D. Oberland
Frédéric D. Oberland : la victoire de l’invisible
À la fois compositeur multi-instrumentiste et artiste visuel, Frédéric D. Oberland raconte des histoires de tourmente et de...
05 octobre 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Dans Fisheye, les photographes combattent hors front
© Orianne Ciantar Olive
Dans Fisheye, les photographes combattent hors front
Enjeux sociétaux, crise environnementale, représentation du genre… Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le...
04 octobre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Le fonds photographique de la Fnac retrace l’histoire du 8e art dans un beau-livre
Maison en feu dans un village, Presqu’île de Yamal, Sibérie Polaire, 1992 © Françoise Huguier / Agence VU’
Le fonds photographique de la Fnac retrace l’histoire du 8e art dans un beau-livre
À l’occasion de son 70e anniversaire, la Fnac publie un beau-livre aux éditions Gallimard. Celui-ci s’articule autour de son fonds...
03 octobre 2024   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Nos derniers articles
Voir tous les articles
Les images de la semaine du 30.09.24 au 06.10.24 : raconter des histoires méconnues
ColMhyBio © Grégoire Delanos
Les images de la semaine du 30.09.24 au 06.10.24 : raconter des histoires méconnues
C’est l’heure du récap ! Cette semaine, celles et ceux qui officient dans le monde du 8e art utilisent différents supports pour raconter...
Il y a 5 heures   •  
Écrit par Apolline Coëffet
Frédéric D. Oberland : la victoire de l'invisible
© Frédéric D. Oberland
Frédéric D. Oberland : la victoire de l’invisible
À la fois compositeur multi-instrumentiste et artiste visuel, Frédéric D. Oberland raconte des histoires de tourmente et de...
05 octobre 2024   •  
Écrit par Milena Ill
Dans Fisheye, les photographes combattent hors front
© Orianne Ciantar Olive
Dans Fisheye, les photographes combattent hors front
Enjeux sociétaux, crise environnementale, représentation du genre… Les photographes publié·es sur Fisheye ne cessent de raconter, par le...
04 octobre 2024   •  
Écrit par Marie Baranger
Flowers Drink the River : nature et inclusivité, selon Pia-Paulina Guilmoth
© Pia-Paulina Guilmoth
Flowers Drink the River : nature et inclusivité, selon Pia-Paulina Guilmoth
En quête de beauté et de magie, Pia-Paulina Guilmoth photographie au cœur de la nuit sa famille choisie. Ses images, quasi hantées, nous...
04 octobre 2024   •  
Écrit par Agathe Kalfas