Le festival Les femmes s’exposent réinstalle ses quartiers dans la ville normande Houlgate le temps d’un été, soit du 7 juin au 1er septembre prochain. Sur la plage et dans la ville, découvrez ainsi les œuvres uniques de douze photographes engagées.
Grand rendez-vous du 8e art, lieu privilégié de visibilité pour les femmes photographes, Les femmes s’exposent revient pour une septième édition ! Douze expositions de reportages, dont deux réalisées grâce à des bourses (Isabelle Serro et Camille Brasselet), seront visibles en extérieur, dans la ville de Houlgate. Festival engagé, « miroir de son époque », d’après les mots de sa directrice Béatrice Tupin, Les femmes s’exposent mène un rôle fondamental d’information, et donne l’alerte. Venues du monde entier, les exposantes explorent des sujets multiples, de l’égalité des genres au breakdance – en écho avec l’actualité des Jeux Olympiques –, des conséquences de la colonisation aux défis rencontrés par les peuples autochtones afin de préserver leurs traditions. Ce rendez-vous récompensera par ailleurs certains travaux, en accordant deux prix, comme le Prix SAIF – décerné l’année dernière à Kamila K Stanley – et le Prix Fuji, mais aussi une bourse de création. Sachez qu’il est toujours possible de participer à ce dernier, en s’inscrivant sur le site du Festival, avant le 12 mai prochain !
Témoigner des injustices et des luttes
Thandiwe Muriu, à qui nous avions consacré un article, et qui signe l’affiche de cette édition 2024, crée dans sa série Camo des illusions visuelles et explore la notion de perception de soi. Sans effectuer de manipulations numériques, la photographe kenyane emploie textiles wax et détournement d’accessoires pour explorer les récits historiques et modernes associés aux femmes. Delphine Blast racontera pour sa part la boxe féminine en Tanzanie, et l’autonomisation des femmes, souvent d’âge jeune et issues de quartiers défavorisés, à travers celle-ci. Cette pratique apparaît comme une manière de répondre à la nécessité de se défendre, face à la stigmatisation, dans un pays où 40% des femmes subissent des violences physiques – d’après l’ONU.
Isabeau de Rouffignac mêle son point de vue documentaire avec une approche esthétique et plastique dans Piplantri, le paradoxe, qui interroge l’exploitation des carrières de marbre et leurs conséquences désastreuses sur un village indien. Dans le même temps, elle revient sur une initiative locale visant à réduire les infanticides de filles, et leur permettre de mener à bout leur instruction. Ne manquez pas non plus l’occasion de découvrir les œuvres de Janine Niepce, disparue en 2007, qui fut une grande photoreporter des luttes féministes et des évolutions du monde paysan en Europe et dans le monde au 20e siècle. Tous ces travaux apparaîtront aux côtés de ceux de Lorraine Turci, Isabelle Serro, Marion Péhée, Camille Nivollet, Alessandra Meniconzi, Mahé Elipe, Camille Brasselet et Sophie Bramly. Des horizons multiples, qui nourrissent une édition prometteuse, à voir du 7 juin au 1er septembre 2024.