Clémence et Clément explorent un territoire complexe et pourtant inspirant : la forêt des Landes. Leur investigation socioculturelle révèle des paysages intimes et des portraits poignants.
Si Clément et Clémence ont l’habitude d’échanger et confronter leur point de vue, Landes Project est leur première série construite en duo. « Nous avions tous deux envie d’aborder une vision plus descriptive, documentaire et sociale que d’habitude. Nous avons souhaité explorer une approche plus explicite, sans pour autant tomber dans le reportage », expliquent les artistes.
C’est au cours d’une randonnée à vélo, durant l’été 2015 qu’ils découvrent pour la première fois la forêt des Landes. « On a tout de suite adoré cet endroit pour la beauté de ses paysages ainsi que pour la diversité des territoires : une forêt, un bord de mer, une base militaire et un arrière-pays. Nous sommes revenus en hiver, en dehors de la saison touristique », précisent-ils. Des allers-retours réguliers et une immersion totale leur ont permis d’étudier en profondeur la forêt et ses environs. « Plus on s’y rendait et plus on s’apercevait de la complexité du territoire », précisent les deux compères.
À la rencontre des habitants
Pour le duo, la forêt des Landes ne se résume point à un immense désert vert monotone. Bien au contraire, « elle cache, protège et nourrit les activités développées par ses habitants ». Des habitants qu’ils n’ont pas eu peur de rencontrer. Dans une petite ville post-industrielle, Clément pénètre dans un repère de bikers – un garage où se réunissent quelques garçons passionnés. Ils documentent particulièrement une discipline pratiquée de génération en génération depuis le milieu du 19ᵉ siècle : la danse sur échasse. Une tradition liée au territoire puisque les bergers s’en servaient pour surveille les étendues tantôt marécageuses, tantôt sableuses. « Les clubs d’échassiers jouent le rôle de ciment social », soulignent les artistes. Persuadés que la photographie est un médium essentiel à la compréhension de nos sociétés, ils invitent le spectateur à remettre en question son environnement et sa conception du tourisme.
© Clémence Vaufrey & Clément Thièrion