Fasciné par la nature, Simon Kerola, photographe d’origine suédoise, shoote ses modèles loin du monde urbain. Ses portraits mystérieux invitent le regardeur à s’imaginer de nombreux récits.
, alias Johnny Keethon, photographe suédois, a grandi au contact de la photographie. À l’âge de quinze ans, entouré par les collections d’appareils photo de son père et son grand-père, l’artiste commence à composer des images. Pour lui, la photographie est synonyme de réflexion. Si Simon Kerola avait l’habitude de sortir avec son boîtier à la main, il a abandonné cette habitude. « J’ai réalisé qu’en gardant mon appareil avec moi, je photographiais davantage des idées et des expériences, confie-t-il, j’adore photographier spontanément, mais je préfère prendre le temps et réfléchir à mes clichés ».
La photographie est ainsi devenue une véritable thérapie. En se promenant dans la nature, des morceaux de musique dans les oreilles, Simon Kerola a appris à immortaliser l’instant dans sa mémoire, afin de concevoir une mise en scène plus réfléchie. « Dans ces moments, je ne cherche pas à créer une photographie parfaite, mais plutôt à trouver un instant spécial, une sensation singulière, sur laquelle j’aimerais travailler », précise le photographe. À l’instar d’un scénariste, l’artiste commence alors à imaginer un récit inspiré par un lieu précis.
Un récit romancé, nimbé de mélancolie
Pourtant, si les mises en scène de Simon Kerola se construisent en amont, le photographe aime laisser une certaine liberté à ses modèles. « Je veille à ce que mon personnage puisse se développer de lui-même. Je lui donne donc des instructions assez vagues, afin qu’il s’affirme », explique l’artiste. Comme lors de ses recherches, durant le shooting, c’est l’émotion qui importe au photographe. « Un récit romancé, nimbé de mélancolie », ajoute-t-il. Bercé par la poésie de l’instant, le photographe recherche une certaine perte de contrôle. Une étincelle qui sublimerait son scénario. « Il est important de laisser notre propre travail nous surprendre… Ou peut-être est-ce de la paresse ? » s’amuse-t-il.
Les personnages de Simon Kerola évoluent en pleine forêt, mystérieux et fascinants. Un paysage qui rappelle au photographe des souvenirs de son enfance, passée dans la campagne. Des portraits inspirés par la nostalgie d’un souvenir lointain.
© Simon Kerola