La relation du photographe Hugo Weber et de sa mère n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Né alors qu’elle vient tout juste d’avoir dix-neuf ans, Agnès élève son fils avec amour mais dans une certaine précarité. Lorsque l’auteur arrive à l’adolescence, leur lien fusionnel s’étiole jusqu’au point de rupture. Ce n’est qu’en 2015, suite à des problèmes de santé, qu’il reprend contact avec sa mère, alors handicapée et souffrant d’importantes pertes de mémoire. Elle-même photographe dans sa jeunesse, ayant toujours pratiqué la photographie argentique, ils entament un dialogue en images. Entre la mère et le fils, difficile de faire le distinguo, la filiation artistique est frappante. « Ce projet est devenu un instrument de connaissance l’un de l’autre où la paternité des images n’a plus réellement d’importance, raconte Hugo Weber. La photographie est un outil thérapeutique pour ma mère, c’est aussi une excuse pour nous voir, faire des voyages ensemble et continuer à nous photographier. » Depuis quelques années, le projet intègre également des archives d’Agnès, qu’il s’agisse de sa vie d’adolescente, de scans de ses vieux carnets ou de photographies d’enfance de l’artiste. Plus de 10 000 images restent encore à éditer. Hugo Weber souhaite poursuivre ce travail à quatre mains le plus longtemps possible car « c’est le projet d’une vie, il me permet de mieux appréhender le temps qui passe. »
MOIMOM : Hugo Weber et sa mère tissent des liens singuliers

© Hugo et Agnès Weber
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