À l’occasion de Paris Photo, la galerie parisienne de Fisheye amorce son nouveau positionnement en présentant, du 6 au 10 novembre, une exposition hors les murs au sein d’un espace éphémère. Intitulée Nothing Artificial, elle offre une plateforme unique aux artistes dont les œuvres défient les conventions de la photographie contemporaine.
Montrer autrement, tel est le défi que relève Fisheye depuis près de douze ans, révélant au public les talents émergents à travers ses magazines, mais aussi sur les cimaises de ses galeries à Paris et à Arles. Ces espaces jouent un rôle clé dans la transmission. Aujourd’hui, la Fisheye Gallery, située dans le 10e arrondissement de la capitale, change de stratégie !
Si le lieu continuera d’avoir pour vocation la promotion des titres et livres édités par Fisheye, et accueillera toujours des lectures de portfolios, des soirées de lancement et autres événements liés à la photographie, une partie des expositions, quant à elles, deviennent nomades. L’idée pour la Fisheye Gallery parisienne ? Étendre son horizon en investissant des espaces originaux et en explorant des formes de représentation artistique toujours plus hybrides et innovantes. Une manière aussi d’aller à la rencontre de nouveaux publics. Pour marquer cet élan, la galerie parisienne profite de l’effervescence de Paris Photo et organise sa première exposition hors les murs : Nothing Artificial se déroulera du 6 au 10 novembre, au 78, rue du Temple, dans le 3e arrondissement. Huit artistes, sélectionné·es pour leur démarche créative et leur technique inventive, figurent dans cette curation.
Laure Winants
Laure Winants accompagne des missions scientifiques qui explorent les phénomènes naturels et les enjeux environnementaux. À partir de leurs observations, elle développe une pratique artistique fondée sur la recherche, l’expérimentation et la sensibilité. Son travail met en lumière l’empreinte humaine et la pollution, souvent imperceptibles sans l’aide de technologies avancées. Elle présente pour cette exposition un triptyque issu de Phenomena (2022), une série qui analyse l’éruption soudaine du volcan islandais de Fagradalsfjall.
Boby
Boris Allin, alias Boby, s’est fait connaître sur le terrain des manifestations, qu’il documente avec malice et sarcasme. Le succès de ses reportages et portraits pour Libération l’amène, désormais, à être sollicité pour couvrir des événements prestigieux comme le Festival de Cannes ou les Jeux de Paris 2024. Si sa patte réinvente le photojournalisme, l’élevant à un sommet d’esthétisme, Boby ne se limite pas pour autant aux grands moments mais fige également le quotidien.
Graphset & Amandine Besacier
La photographe Amandine Besacier collabore avec l’artiste visuel Mikkael Doczekalski, alias Graphset, dont la création s’étend de l’impression 3D à l’animation expérimentale. Présentée une première fois à la Fisheye Gallery à Arles l’année dernière, l’œuvre Céphéide – exploration contemplative de la notion de numérique et de son impact sur notre perception du monde – est née de leur association.
Maud Chalard
Nature, joie de vivre et poésie composent l’univers visuel de Maud Chalard, qui arpente régulièrement les panoramas grandioses qu’offre l’Amérique aux côtés de Théo Gosselin. Si elle partage depuis longtemps avec son compagnon une esthétique à la fois intemporelle et résolument en phase avec notre époque, la photographe – active depuis 2011 et exposée plusieurs fois par les galeries Fisheye – oriente de plus en plus son travail vers les femmes et leur quête d’émancipation. Elle dévoile sa nouvelle direction artistique dans cette exposition.
Delphine Diallo
L’œuvre de Delphine Diallo s’inscrit dans une recherche pluridisciplinaire mêlant anthropologie et spiritualité. Le Royaume de Kush utilise l’intelligence artificielle pour imaginer un futur et une histoire décoloniaux, en s’appuyant sur les vastes paysages capturés lors des voyages de l’artiste – à travers le Sénégal, le Botswana, l’Ouganda, l’Éthiopie et l’Égypte. Une partie de cette série, présentée en octobre lors de la foire d’art parisienne AKAA, sera visible au sein de Nothing Artificial.
Théo Gosselin
Fisheye a suivi de près l’essor artistique de Théo Gosselin, depuis sa première couverture pour le magazine en 2013 jusqu’à ses récentes campagnes de mode. Pour Nothing Artificial, il dévoile sa dernière série, All or Nothing. Fidèle à son goût pour l’évasion, il poursuit un road trip sans fin qui réunit tout ce qui lui est cher : les États-Unis, la musique, le rêve et la nostalgie.
Almudena Romero
Lauréate 2020 de la Résidence BMW à Gobelins Paris, l’artiste espagnole prend l’étymologie de photographie (« écrire avec la lumière ») au pied de la lettre. Pour son projet The Pigment Change, elle expose des végétaux à des quantités spécifiques de lumière et à des longueurs d’onde particulières. Dans son travail, pas de pixels ni même de grain, seulement de la chlorophylle. Ainsi, elle forme une œuvre littéralement vivante, mais aussi éphémère. En résultent des images absolument uniques qui mettent à mal les conceptions traditionnelles du médium.
Jean-François Bouchard
Depuis 2003, Jean-François Bouchard mène un travail qui se situe à la croisée du documentaire et de la fiction. Parcours d’hommes trans, squatteur·ses et sans-abri qui campent dans le désert californien… The New Cubans, sa dernière série en date, présente un Cuba méconnu, loin des clichés : un pays vibrant, où s’épanouit un esprit de non-conformité et une riche créativité.